
Julian Balme s’est rendu sur la plage de Pendine, au sud du Pays de Galles, et sur la Côte Est des États-Unis, pour découvrir le développement des épreuves sur le sable.
Les courses de rods anciens sur une plage ont pris de l’ampleur il y a quatre ans, en Angleterre et aux États-Unis. Les craintes que le meeting de la Vintage Hot Rod Association, à Pendine en 2015, ne soit pas à la hauteur des espérances ont été balayées et, au bout de trois éditions, la « Race of Gentlemen » organisée sur la plage de Wildwood, au New Jersey (USA), a attiré plus de 150 engagés.
Les machines des deux évènements étaient assez semblables, les roadsters et coupés Ford constituant 90% de l’ensemble, équipés de quatre-cylindres et V8 à soupapes latérales. Mais aux États-Unis, ils étaient beaucoup plus stricts avec les moteurs, les blocs culbutés d’après 1954 étant exclus. Une catégorie pour les motos américaines d’avant-guerre était également prévue.
Les épreuves elles-mêmes soulignent les différences de culture entre les deux pays. Celles de Pendine sont principalement orientées vers la tentative : homme ou femme contre les éléments et le chronomètre, souvent hors de vue des spectateurs, alors qu’à Wildwood ce sont deux voitures côte à côte, sur une course d’accélération de 400 m devant la foule. L’évènement anglais est moins extraverti que le spectacle américain, différence parfaitement illustrée par la quantité, ou l’absence, de vêtements portés par les jeunes filles agitant les drapeaux…
Les concurrents de Pendine sont basés à l’ouest de la plage et forment une file jusqu’à la ligne de départ où, l’un après l’autre, le signal leur est donné. Les voitures accélèrent sur 800 m et passent une borne où commence le chronométrage sur 91 m avant de ralentir sur 800 m. La plage est beaucoup plus longue (11 km en tout), mais elle comporte au milieu une section mouvante inutilisable. N’empêche, 11 voitures ont atteint 160 km/h. Cette plage, premier site de records de vitesse en Angleterre dès les années 1920, est idéale pour les anciennes du VHRA. Les quelques spectateurs apprécient l’idée de faire renaître le site pour des démonstrations de vitesse et Neil Fretwel, président du club, apprécie le soutien de la commune. « Je n’en reviens pas qu’ils soient venus nous chercher, dit-il, plutôt que l’inverse. »
La plage est large et, globalement, lisse. Elle appartient toujours au ministère de la Défense (elle a été achetée pendant la deuxième Guerre Mondiale comme base d’artillerie), mais reste assez déserte. Il y a un parc de caravanes à côté, un pub et quelques marchands de frites, mais guère plus. De l’autre côté, Wildwood est une plage très fréquentée de la côte de Jersey avec des parcs d’attractions, des promenades et une pléthore de motels style années 1950. La fréquentation du site diminue fin septembre, aussi y accueillir un autre week-end d’activité est une idée bienvenue. La “Race of Gentlemen” est organisée par l’Oilers Car Club et le charismatique Meldon Van Riper Stultz III, qui considère le maire
comme “génial”, bien qu’il reconnaisse avoir dû tempérer son discours pour le meeting. « Je me suis dit que, avec des motos et des hot rods, l’appeler la “Race of Hoodlums” [course des voyous] n’était sans doute pas une bonne idée, » plaisante-t-il.
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