Séparées à la naissance

Triumph Dolomite Sprint - Saab 99 Turbo

© Classic & Sports Car / Will Williams

Un étonnant lien de parenté rapproche la Triumph Dolomite et la Saab 99. Mais pour obtenir les performances brillantes que montrent ces deux voitures, les constructeurs ont emprunté des voies très différentes.

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Penser à une Dolomite Sprint rappelle l’image d’un individu moustachu habillé d’une veste en peau de mouton dont les franges dépassent par la fenêtre, dans une rue humide de Birmingham. Le genre de bonhomme qui gagne sa vie en soufflant du verre — des cendriers, pas des flutes à champagne. Sur la voie d’à côté la futuriste Saab 99, rivale nordique de la « Dolly », affiche une inscription « turbo » qui permet au conducteur en col roulé et lunettes d’écaille de frimer au volant. Les deux voitures pourraient difficilement être plus différentes et pourtant, sous le capot, la 99 turbo et la Dolomite Sprint partagent un moteur issu d’une même origine dont les racines remontent à un accord signé en 1965 entre les deux marques.

Triumph a ouvert le bal en 1963 en étudiant comment remplacer sa gamme de moteurs vieillissant, envisageant même la formule du piston rotatif. Le quatre-cylindres dérivé de la Standard Eight était ancien et même le six-cylindres qui avait équipé la TR5 à injection était un dinosaure en termes techniques : trop long et trop lourd pour la nouvelle race de sportives des années 1970. Par chance, Saab travaillait aussi sur un quatre-cylindres pour sa future 99, et a pris contact avec Ricardo, le bureau technique anglais, pour les premières études. Les coûts se sont avérés rapidement trop lourds pour la petite marque suédoise et donc Ricardo, qui connaissait le programme de Triumph, a provoqué entre Trollhättan et Canley un rapprochement qui allait déboucher sur une mise en commun des ressources des deux marques. Saab fournissait plans et prototypes, et en échange Triumph apportait les moteurs, livrant quelque 50 000 unités aux constructeur suédois.

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