L’incomparable agrément du V12

Jaguar Type E Série 3

© Classic & Sports Car / Tony Baker

En plus de bénéficier d’un V12 de grande classe, la Type E Série 3 offrait un comportement moderne. Malcolm Thorne succombe à son charme tout en se demandant pourquoi elle reste encore sous-évaluée.

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Avec sa Type E dévoilée en 1961, Jaguar lançait une star sans concurrente sérieuse. D’une puissance insolente, désespérément belle et vendue un prix particulièrement avantageux, il n’est guère surprenant que le pur-sang de William Lyons fasse partie des symboles des années 1960. Cette sublime pin-up avait de quoi faire de l’ombre aux charmes d’icônes telles que Sophia Lauren ou Brigitte Bardot. La Type E faisait partie du paysage au même titre que le paquebot France ou la conquête de l’espace.

Mais 10 ans après lancement de cette voiture, le monde avait changé. Les Beatles n’étaient plus ensemble, la lune avait été vaincue et Il était une fois dans l’Ouest avait marqué l’apogée du « western spaghetti ». Qu’on le veuille ou non, les années 1960 étaient derrière, et il était temps d’évoluer.

Oserais-je dire aussi que, même si la ligne de la Type E était irrésistible lors de son lancement, elle commençait à dater ? Et son six-cylindres ne permettait plus d’atteindre les fantastiques 240 km/h annoncés en 1961.

« Avec les 3,8 et 4,2 litres, nous avions de très bonnes voitures, » rappelle Norman Dewis, ancien chef des essais chez Jaguar, « mais les normes américaines antipollution avaient réduit la puissance de la Série 2. Ce sont les performances qui faisaient vendre la Type E, et nous ne pouvions pas continuer à « dépolluer » le six-cylindres sans les réduire encore plus. Les États-Unis étaient notre marché le plus important et William Lyons souhaitait y conserver sa clientèle. Nous devions donc retrouver de bonnes performances, et nous avions pour cela exactement ce qu’il fallait. »

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