
Avec la disparition de l’aérodrome de Filton où ont été produites les Bristol, nous rendons hommage à la marque avec une visite sur ces lieux historiques, au volant du premier et du dernier modèle produits : une 400 et une Fighter.
C’est un véritable adieu. Les sombres perspectives ont été un temps levées par une vague d’optimisme : l’aérodrome de Filton, dernier en Angleterre qui existait à côté d’une usine de moteurs et cellules d’avion (née avec la marque Bristol), allait-il survivre sous forme de monument historique ? Mais l’espoir a été balayé et les projets immobiliers ont pris le dessus. Avant la disparition du site, nous avons été invités pour un dernier hommage par Stefan Cembrowicz, président du Heritage Trust établi par le Bristol Owners’ Club. Pour l’occasion, nous avons réuni le premier et le dernier modèle de la marque, une 400 et une Fighter. En effet, en plus des avions, de nombreuses voitures ont été conçues ici, et les 420 exemplaires de Type 400 ont été testés avant livraison à 90 ou 100 mph (en fonction de celui que vous interrogez) sur cette piste de 2 500 m.
Fermée fin 2012, elle souffre maintenant de dégradations qui empêchent toute vitesse élevée et, de toutes façons, l’accès au site nous a été donné contre la promesse d’éviter toute conduite rapide. Quoi qu’il en soit, ce lieu historique est vraiment imposant. Une grande partie de l’infrastructure avait été réalisée pour l’avion de ligne Type-167 Brabazon. Pour qu’il puisse être fabriqué, un « Aircraft Assembly Hall » avait été édifié. Pour qu’il puisse voler, le village de Charlton avait été démoli, de façon à prolonger la piste. Et pour qu’il puisse aller de l’usine à la piste, un passage spécial avait été conçu. S’agissant d’un avion à hélices à l’époque naissante de la propulsion à réaction, il a ensuite été considéré comme une impasse et abandonné en 1953 mais il reste un brillant exemple de la courageuse ambition britannique d’après-guerre.
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