Les Type E spéciales de Dick Protheroe

Les préparations made in Husbands Bosworth

© Classic & Sports Car / David Shepherd

Tôt ou tard, les amateurs de Jaguar ou de compétition historique ont entendu parler de Dick Protheroe. Julian Balme lève le voile sur les Type E qu’il a préparées, tout en rappelant qu’avant l’automobile, il avait déjà eu dans les airs une vie bien remplie.

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Lors des courses de Goodwood de 2015, on pouvait s’étonner de la présence non pas d’un seul, mais de deux coupés Type E compétition. Tous deux affichaient une teinte gris foncé métallisé avec ajouts bleus, et une immatriculation commençant par les lettres CUT, suivie d’un 7 pour l’un et d’un 8 pour l’autre. Ces voitures sont associées à un personnage peu commun, Dick Protheroe, même si elles ne constituent que la moitié de l’histoire, au sens littéral du terme. Au total, quatre exemplaires ont été réalisés par le charismatique propriétaire du garage situé à Husbands Bosworth, près de Coventry dans le Leicestershire. Les deux qui apparaissent ici sont en fait le premier et le dernier.

Protheroe avait déjà vécu plusieurs vies, tant sur circuit que dans les airs, avant le lancement de la Jaguar Type E en 1961. Né Elmer Richard Protheroe en 1922, Dick avait rejoint la RAF au début de la seconde Guerre Mondiale et pilotait des Wellington et des Lancaster pour le « Bomber Command », avant que son courage soit récompensé par la Distinguished Flying Cross. Après la guerre, il faisait partie de l’escadrille Pathfinder Force No 7 et participait au pont aérien avec Berlin en réponse au blocus allemand. Son intérêt pour l’automobile ne cessait de croître, mais la RAF ne semblait pas encore prête à le laisser partir. Au début des années 1950, il opérait comme pilote d’essai de bombardiers à réaction comme les Valiant et Victor, ainsi que du chasseur Meteor, puis devenait instructeur. Il volait encore à l’époque où, lors d’une course de stock-car, il perdait un œil à la suite de la projection d’un caillou par la voiture qui le précédait. Malgré cela, il n’était pas écarté de la RAF, même s’il n’était plus autorisé à voler en formation.

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