La réponse de l’Angleterre à la 250 GT châssis court

Aston Martin DB4 GT Zagato

© Classic & Sports Car / James Lipman

Ferrari et Jaguar dominant la compétition en GT, Aston Martin s’est tourné vers Zagato pour fabriquer une voiture capable de se mesurer aux meilleures, dont la 250 GT châssis court. Mick Walsh prend le volant de la plus convoitée des DB4 GT.

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Le journaliste automobile LJK Setright, qui ne manquait pas d’humour, comparait le style spectaculaire de l’Aston Martin DB4 GT Zagato à un pantalon de matador. Depuis la calandre béante et les phares profilés, jusqu’à l’arrière tendu, la forme est à la fois inhabituelle et puissante. Indiscutablement, Ercole Spada, alors âgé de 23 ans, a signé un dessin magistral en transformant la DB4 GT allégée en un agressif coupé de compétition. Il n’égale probablement pas la splendide Ferrari 250 GT châssis court qui a inspiré Spada, alors qu’il travaillait sur sa table à dessin dans les bureaux de la Via Giorgini, mais la rareté de ce coupé Zagato fait qu’en croiser un est un véritable évènement.

Pourtant, comme de nombreux dessins de Zagato, son style provoque le débat. Avec le photographe James Lipman, nous observons longuement la voiture et concluons que c’est à une distance de 20 pas que l’on peut le mieux la juger. L’angle le plus sexy est le trois-quarts arrière, qui est celui qui ressemble le plus à la Ferrari châssis court signée Pininfarina, mais si l’on se rapproche, les proportions de l’Aston paraissent un peu massives, avec un capot trop court. Giorgetto Giugiaro affirmait que les passages de roues devaient être parfaitement remplis, sans débord, ce qui n’est pas tout à fait le cas ici et rompt un peu l’élégance de la voiture, particulièrement à l’arrière. Et lorsque vous commencez à chercher des détails attrayants, il sont difficiles à trouver. D’accord, comme la 250 GTO, la priorité de la voiture est la course automobile, mais l’on ne peut s’empêcher de penser qu’Aston a envoyé une boîte de feux, de bouchons de réservoir et de badges à Milan en demandant qu’ils soient intégrés, par souci d’économie. Mais, alors que je suis en train de conclure intérieurement que la voiture n’égale pas la pureté d’une DB4 de série, je repère un nouvel angle : en me baissant, le profil sculpté de Spada apparaît de façon beaucoup plus enchanteresse. Cette indécision sur l’évaluation du dessin fait partie du charme exotique de cette machine des années 1960.

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