Des flops magnifiques

Berlines Lagonda

© Classic & Sports Car / Malcolm Griffiths

Martin Buckley se laisse séduire par les remarquables prototypes Lagonda Rapide « MkII » et V8, modèles de grand luxe qui ont pourtant essuyé un échec cuisant.

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A une exception près, Lagonda n’a joué après-guerre qu’un second rôle dans le feuilleton Aston Martin et ses rebondissements. Ce n’est pas un regret, mais la simple constatation que les berlines Lagonda n’ont jamais réussi à faire rêver de la même façon que les Aston, et que leur diffusion est restée limitée.

Les deux prototypes Lagonda que vous avez sous les yeux correspondent à des tentatives avortées, mais fascinantes, de relancer la marque dans le domaine des « super-berlines » des années 60. Cette époque a vu arriver un afflux de berlines de haut niveau, dans une niche où les portes supplémentaires réduisaient la marge bénéficiaire des constructeurs mais augmentaient les attentes des clients en matière de luxe et de raffinement technique.

Maserati a habilement tenté sa chance et rencontré le succès avec la première Quattroporte, peut-être parce que la fierté italienne a fourni à la berline la plus rapide et la plus luxueuse du pays une clientèle toute prête. Ce n’était pas le cas de la Rapide, ni de la Lagonda V8 issue de la DBS qui l’a suivie. Dans une culture britannique déjà riche en berlines de luxe rapides, elles semblaient arriver complètement à contretemps et être terriblement hors de propos, dans un marché déjà encombré par une offre variée, de Rolls-Royce à Bentley ou Jaguar. Bien qu’aujourd’hui l’intérêt pour ces voitures ne cesse d’augmenter, elles sont encore considérées comme des curiosités, même dans le monde enchanteur des conduites intérieures haut de gamme, rapides, luxueuses et exotiques.

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