
Malcolm Thorne essaye de départager deux redoutables super-berlines de luxe, l’Aston Martin Lagonda et la Bentley Turbo R.
Avec près de 2,2 tonnes d’acier lancées à pleine allure et rattrapant une débonnaire berline scotchée sur la file de gauche, il me vient à l’esprit une image de M. Toad [un des personnages, sous forme de crapaud, du roman de Kenneth Grahame Le vent dans les saules, et riche amateur d’automobiles condamné pour excès de vitesse]. Il appuie sur l’avertisseur dont la clameur stridente repousse le traînard sur la droite, laissant passer le monstre rugissant. Si le roman de Grahame avait eu lieu dans les années 1980, l’incorrigible amateur de vitesse aurait sans doute utilisé une Aston Martin Lagonda ou une Bentley Turbo R.
Ces voitures dégagent un pouvoir de séduction auquel il est difficile de résister. Imposantes, dotées de moteurs énormes, elles combinent des performances étonnantes et le confort des limousines les plus raffinées. Elles affirmaient au monde entier que, au sommet de la puissance et de l’exclusivité, personne ne faisait mieux que Crewe et Newport Pagnell [villes respectives de Bentley et Aston Martin].
Alors qu’une berline de 50 ch pouvait transporter une famille de quatre personnes, des chiffres aussi modestes n’avaient pas leur place dans le monde d’Aston et Bentley. A elles deux, ces voitures totalisent 16 cylindres, 12 litres de cylindrée et quelque 700 ch. Des chiffres monumentaux ; et ces voitures sont en effet monumentales.
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