
Avec sa pointe arrière, elle a d’abord imposé un style, puis servi de voiture de gangsters, avant de connaître aujourd’hui un retour en grâce. La Buick Riviera 1971-1973 affiche une personnalité qui ne peut laisser indifférent.
Certaines voitures finissent dénaturées. La Buick Riviera 1963-1965 est l’enfant chérie de l’Amérique, pour de bonnes raisons : sa ligne incroyable, dessinée par Ned Nickles sous l’autorité de Bill Mitchell, légendaire directeur du design de General Motors, est sans aucun doute la plus belle produite à Detroit depuis… toujours. Pourtant, le modèle 1971-1973 qui a suivi, dernière vraie Riviera spécifique avant que le nom ne subisse la valse des badges chez General Motors, reste dans l’ombre de sa devancière. Trop radicale pour les acheteurs quand elle était neuve, cette « Personal Luxury Car » a été rapidement reléguée au fond des parcs de voitures d’occasion.
Cette image médiocre n’a pas été favorisée par ses apparition au petit et au grand écran. Alors que le modèle 1965 a eu droit en 2008 à un film portant son nom, la version 1971-1973 est invariablement utilisée par des gangsters, souteneurs et personnages peu recommandables, tout en finissant souvent dans le décor à la suite de poursuites épiques.
Elle a connu ses grandes heures cinématographiques dans les années 90, quand une relique des années 70, pas chère et tape-à-l’œil, constituait l’accessoire idéal du « méchant ». Dans Red Rock West (1993), Nicolas Cage échappe aux poursuivants avec une Riviera 1971 ; Kevin Kline en utilise une dans The Ice Storm (1997) ; Bruce Willis fait exploser sa version 1971 dans Le dernier Samaritain (1991), et le même modèle apparaît avec Mel Gibson dans L’Arme fatale 3.
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