À la découverte de l’histoire de Suzuki

Le musée Suzuki de Hamamatsu

© Classic & Sports Car / Camille Pinet

C’est à Hamamatsu, à 250 km au sud-est de Tokyo que se trouve le musée Suzuki. Aussi riche en motos qu’en automobile, il offre au visiteur une plongée dans une histoire parfaitement méconnue. 

Acheter ce numéro

Producteur reconnu de 4X4, de petite citadines de motos… et de moteurs de bateaux, Suzuki recèle cependant bien des mystères pour l’amateur européen de patrimoine mécanique. Les plus connaisseurs ne peuvent lui associer que le premier Jimny des années 70 et bien sûr les motos à trois cylindres et la série GS, qui ont assis la réputation hors de ses frontières nippones.

La visite du musée, ouvert au public, situé au siège de la marque à Hamamatsu est l’occasion de découvrir l’histoire de cette entreprise fondée en 1909 par Michio Suzuki, qui s’est d’abord spécialisé dans la production de machines textiles. C’est pourquoi le visiteur est d’abord accueilli par d’impressionnantes machines industrielles avant d’entrer dans le vif du sujet. Ce n’est qu’au sortir de la deuxième guerre mondiale que la marque se transforme en constructeur de deux et quatre roues.

L’aventure démarre avec le Free E2, une bicyclette motorisée commercialisée en 1952. La première automobile suit en 1955 : c’est la Suzulight, étrangement inspirée par la Lloyd 400 allemande et dotée d’un moteur transversal entraînant les roues avant, bien avant une certaine Mini !  L’amateur de surprises est donc servi d’emblée, et ce n’est qu’un début. Tout au long des allées, il découvre en effet des dizaines de petites voitures aux lignes parfois baroques, dont la plupart n’a jamais été commercialisée sur le Vieux Continent. 

Berlines, coupés ou petits utilitaires, elles répondent pour la plupart au cahier des charges japonais des keijidōsha. Pour bénéficier d’une fiscalité avantageuse, ces micro-citadines ne devaient pas dépasser 3 m et 360 cm3 dans les années 60. Comme si cela ne suffisait, pas, on découvre quelques bizarreries comme ce minibus électrique dessiné pour l’exposition universelle d’Osaka de 1970 ou encore ce prototype expérimental de voiture à hydrogène réalisé en 1979 ! 

Une collection très riche

Pour aider le visiteur étranger à mieux comprendre l’évolution de la marque, le musée fait l’objet de notices d’explication en anglais très didactiques et détaillées, ce qui ne va pas toujours de soit au Japon. Ce n’est qu’à la fin du parcours que l’on commence tout de même à reconnaître des silhouettes, celles des modèles de grande exportation de la marque. Le premier Jimny bien sûr, mais aussi la petite Alto puis les Swift, Vitara et Wagon R. Il serait injuste d’oublier les motos. Dans cet univers, Suzuki n’est en effet pas un constructeur de niche puisqu’il a très vite couvert toutes les catégories, depuis le cyclomoteur jusqu’à la grande routière en passant par les motocross et les sportives. Il a également brillé en compétition, et certains exemplaires victorieux comme la RGV500 de 1988 qui remporta la première course de GP500 en témoignent. Le musée laisse également une place à des aspects méconnus de la mobilité, en exposant les premiers fauteuils roulants motorisés produits par le constructeur. Vous avez dit exotique ?

Acheter ce numéro