
Après une carrière en course et deux restaurations dont une consécutive à un terrible accident, cette Triumph Spitfire, une des premières versions, a beaucoup à raconter.
La semaine de Pebble Beach peut vous faire perdre tout sens de la mesure, avec ses rencontres exclusives, ses tours en hypercars et ses enchères stratosphériques. Mais une compensation est venue fort à propos nous en distraire, avec la Triumph Spitfire 4 de 1964 de Barry Connally. Archétype de la petite sportive abordable, avec son échappement rauque et sa ligne élégante, c’est une vraie bouffée d’air dans un lieu où la richesse semble aussi répandue que la mousse sur les arbres. Bien que nous nous soyons un peu éloignés des lieux les plus en vue pour le calme relatif de la côte Pacifique, la Spitfire attire encore l’attention des admirateurs, dont beaucoup sont capables de distinguer une McLaren 570 S d’une 640 LT, mais pour qui la Spitfire dans sa première version, avec ses pare-chocs bas et son style délicat, reste un mystère.
C’est d’ailleurs facile à comprendre, car les premières Spitfire sont devenues extrêmement rares. En 1992, le Triumph Sports Six Club indiquait qu’il n’en connaissait que trois exemplaires en Angleterre, soit beaucoup moins que les Frogeye Sprite, pourtant produites en quantité similaire. Des 45 000 Spitfire Mk1 fabriquées de 1962 et 1965, plus de la moitié sont parties en Amérique mais, même là, elles sont tout aussi peu fréquentes.
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