Ferrari 365 GTC

Le chef-d'œuvre discret de Maranello

© Classic & Sports Car / Tony Baker

Sur une route déserte d’Argentine, Mick Walsh prend le volant du sublime coupé Ferrari que certains connaisseurs placent au-dessus de la Daytona : la 365 GTC.

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L’aiguille de la jauge à essence est dans le rouge, et nous roulons sans forcer vers le nord, sur la Ruta 40, une des routes les plus fabuleuses du monde. Douce, dégagée et entourée de paysages spectaculaires, cette remarquable liaison nord-sud ne connaît qu’un inconvénient : la rareté des stations d’essence. La Ferrari 365 GTC est une machine gourmande. Quel que soit le rythme de conduite, elle semble ingurgiter ses 22 l/100 km. Mais même si les trois carburateurs Weber s’étaient asséchés, je n’aurais pas été déçu : les 150 km que je viens de parcourir accompagné du chant des quatre échappements mis en musique par Gioacchino Colombo font déjà partie des grands moments de ma vie d’automobiliste. Et si vous devez rester assis à côté de la voiture en attendant un bidon secourable, rares sont les formes plus séduisantes à contempler que ce coupé incisif et subtil à la fois.

Près du Lago Gutiérrez, une station d’essence ancienne mode apparaît dans les arbres, avec café attenant, et nous sauve d’une embarrassante panne sèche. Se voir confier les clés de n’importe quelle Ferrari ancienne n’est pas banal, mais il y avait longtemps que j’avais envie d’essayer cette élégante remplaçante de la 250 GT Lusso que des connaisseurs respectés comme Phil Hill ou Paul Frère estimaient comme une des GT les plus accomplies des années 1960. Cette route déserte aux confins de l’Argentine est un lieu idéal pour explorer les performances étonnantes et l’équilibre raffiné de cette évolution du coupé 330 GTC signée Pininfarina. Large et rapide, avec un revêtement digne d’une table de billard, la route trace son long ruban qui serpente au pied des Andes, longeant des lacs magnifiques, loin de la maréchaussée et de la circulation dense.

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