Lancia Delta Integrale – Audi Quattro

Le règne turbo 4x4

© Classic & Sports Car / Olgun Kordal

Nées des rallyes, l’Audi Quattro et la Lancia Delta Integrale ont défini un nouveau style de berline sportive dont les performances outrancières pouvaient être exploitées par tous les temps.

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Ce n’est pas toujours être le premier qui fait la différence, mais plutôt être le premier à faire vraiment la différence. Techniquement, l’Audi Quattro n’est pas le premier coupé sportif à quatre roues motrices, même si ce détail n’empêchera pas cette année de célébrer son 40e anniversaire. La Jensen FF, issue de l’Interceptor V8 avec une transmission intégrale, a vu le jour presque 15 ans plus tôt, mais n’a connu qu’une faible diffusion et a disparu en 1971. Et, dix ans plus tard, c’est Audi qui frappe un grand coup : en écrasant les deux-roues motrices en rallye, le constructeur change complètement le visage de cette discipline, et celui des voitures de sport. En créant sous l’autorité de Ferdinand Piëch (initiateur de la Porsche 917) une voiture de rallye qui reprend la transmission de son 4×4 Iltis, Audi donne le jour à une arme invincible sur les surfaces meubles. Mais si Audi est le premier, c’est Lancia, avec la Delta, qui va le mieux tirer parti cette technologie. Dans les années 80 et au début des années 90, les Italiens raflent six titres constructeurs et trois conducteurs au Championnat du monde des rallyes, contre deux et deux à Audi.

Bien que nées presque de la même eau, la Quattro et la Delta n’ont jamais vraiment croisé le fer sur les spéciales de rallye (voir encadré). Malgré une évolution constante qui a débouché sur la Sport Quattro à empattement court, en culminant avec l’E1 et son énorme bouclier avant, l’éclat de la Quattro a commencé à pâlir vers la fin de l’ère des Groupe B. Conçue sous les règles de l’ancien Groupe 4, elle s’efforçait de rester au niveau des nouvelles Groupe B comme la Peugeot 205 T16 et la Lancia Delta S4, machines à moteur central qui n’avaient en commun que le nom avec leurs lointaines cousines de tourisme.

Mais le Groupe B a été supprimé pour la saison 1987, à la suite du décès tragique de Henri Toivonen au Tour de Corse 1986 à bord d’une Delta S4. Et quand le monde des rallyes a redémarré en 1987 avec les nouvelles règles du Groupe A, c’est à nouveau Lancia qui a fait les gros titres, cette fois pour les bonnes raisons et avec une voiture qui, comme les toutes premières Quattro de rallye, était extrêmement proche des voitures de série disponibles chez les concessionnaires.

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