
Ce coupé Rolls-Royce est unique : son acheteur italien l’a commandé avec une carrosserie spéciale Pinin Farina.
Du Commendatore Luigi Bressani, on ne sait pas grand-chose, à part le fait qu’il vivait à Milan et qu’il était riche ; suffisamment pour dépenser l’équivalent de 10 000 £ (environ 330 000 € en monnaie actuelle) pour une automobile destinée à son usage personnel. Et pas n’importe laquelle : une Rolls-Royce Silver Dawn équipée d’une carrosserie Pinin Farina. Elle aurait été en 1951 la voiture la plus chère du monde, avec un prix deux fois plus élevé que la Type R Continental fastback HJ Mulliner de l’année suivante.
L’idée d’un coupé Bentley était déjà bien établie à cette époque. Cinq MkV Pinin Farina ont vu le jour, la calandre au sommet arrondi se prêtant mieux que celle de Rolls aux formes fluides adoptées par les Italiens au cours des années 50. Les résultats étaient inégaux, ce qui souligne la difficulté qu’a pu rencontrer Pinin Farina pour s’adapter à la statutaire marque britannique.
Par exemple, sa création à flancs plats pour la Bentley MkVI (produite plus tard en petite série par Facel Métallon sous le nom de Cresta) s’est démodée plus vite que la Type R Continental 1954 fabriquée par Farina pour Charles Attwood. Entre les deux est apparu en 1952 un coupé moins heureux dont le dessin ressemblait beaucoup à celui de « notre » Dawn Pinin Farina, dont les phares étaient bizarrement placés aux extrémités des ailes.
La Silver Dawn standard, présentée au Salon de Toronto 1949, était depuis la Phantom II la première Rolls-Royce proposée également en conduite à gauche ; c’était aussi la première dotée de volets de calandre fixes. Plus petit modèle de série jamais produit par le constructeur, la Dawn était présentée comme « sans chauffeur » ; dans sa forme berline Standard Steel, elle a été réservée à l’export jusqu’à 1953.
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