Mercedes Grand Prix 1914

Anatomie d'un chef-d'œuvre

© Classic & Sports Car / Mercedes-Benz Classic

Le Grand Prix de l’ACF 1914 a connu un affrontement fantastique entre Peugeot et Mercedes, à la veille de la guerre. Mick Walsh s’intéresse à la Mercedes de la victoire.

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Imaginez que la saison de Formule 1 soit concentrée sur une seule course : vous comprendrez alors l’importance du Grand Prix de l’ACF 1914. Ainsi, il n’est pas surprenant que plus de 300 000 spectateurs se rendent à Lyon le 4 juillet pour voir s’affronter les meilleurs pilotes et les voitures les plus rapides de l’époque. L’évènement accueille 14 équipes venant de six pays différents, avec 37 voitures répondant au nouveau règlement qui limite la cylindrée à 4,5 litres et le poids à 1 100 kg.

Présent avec cinq voitures, Mercedes n’a négligé aucun détail pour les produire, les préparer et les essayer en vue de cette épreuve de 752 km, en 20 tours d’un circuit de 37 km sur route. La course va se transformer en une bataille titanesque entre les voitures blanches et le Français Georges Boillot, pilote au style fougueux et généreux. Véritable héros national, vainqueur des deux éditions précédentes, il est favori à bord d’une Peugeot à moteur double arbre. En tête après l’abandon de Sailer, il se bat pour garder le commandement malgré des problèmes de pneus mais, à 70 km de l’arrivée, il doit laisser passer la Mercedes de Christian Lautenschlager et Hans Rieger. Dans le dernier tour, une soupape le trahit et le contraint à l’abandon, laissant la marque allemande s’imposer aux trois premières places. La première Peugeot, celle de Jules Goux, n’est que quatrième. Pour la foule, ce triomphe de Mercedes est amer et, déçue, elle ne tarde pas à quitter le circuit. Quelque semaines plus tard, l’horreur de la guerre engloutit la France.

Des trois Mercedes officielles ayant couru le Grand Prix, seule la machine victorieuse a survécu et, en 2014, elle est retourné à Lyon pour célébrer les 100 ans de son succès. A bord de la célèbre voiture n°28, on retrouvait George Wingard, septuagénaire américain à qui elle appartient depuis 30 ans et qui la connaît mieux que personne.

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