Mercedes T150 H

Curiosité à moteur central

© Classic & Sports Car

Quel est la première voiture de sport à moteur central ? Bonne question de quiz automobile, à laquelle la réponse sera sans doute la René Bonnet Djet. Les spécialistes Porsche affirmeront que la 550 Spyder est née avant, mais rares sont ceux qui rappelleront que Daimler-Benz a choisi cette architecture il y a plus de 85 ans pour un roadster 1 500 cm3.

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Pour la période d’avant-guerre, le nom du géant allemand évoque de grosses berlines statutaires, de prestigieux roadsters à compresseur ou de puissantes machines de Grand Prix, mais il a soigné aussi ses voitures plus modestes, dont l’originale Typ 130 H (« Heck ») lancée en 1933. Heck signifiait « arrière », ce qui correspondait à la position en porte-à-faux du 4-cylindres 1 308 cm3. Cette berline deux portes a vu le jour six mois avant que Ferdinand Porsche ne signe avec Hitler un contrat pour concevoir la Volkswagen, dont la production n’a démarré qu’en 1940. Alliée à la suspension arrière oscillante, la position du moteur ne favorisait pas la tenue de route, mais la voiture était très innovante. Plus de 4 000 exemplaires sont sortis des chaînes dans une période de crise économique et, pour promouvoir le modèle, l’ingénieur en chef Max Wagner a proposé en novembre 1933 l’idée d’une voiture de sport à moteur central pour participer aux « 2 000 Km durch Deutschland ».

Contrairement à la 130, la nouvelle 150/W30 reprenait la disposition de la Benz Tropfenwagen (« voiture goutte d’eau ») de 1923 dont le moteur et la boîte, tournés à 180°, étaient placés devant l’essieu arrière. Ex-ingénieur chez Mercedes, Porsche mettait parallèlement au point dans son Konstruktionsbüro de Stuttgart une architecture comparable pour son Auto Union de Grand Prix.

La carrosserie de la T150 « Sport-Limousine » était fabriquée dans la division spéciale de l’usine de Sindelfingen. Elle ressemblait à la future Coccinelle, avec deux grandes écopes de toit pour refroidir le moteur. Contrairement au 4-cylindres de série à soupapes latérales, celui de cette nouvelle voiture était un 1 498 cm3 doté d’un ACT et, avec un carburateur Solex 30, il développait 55 ch à 4 500 tr/mn. Le refroidissement était assuré par un gros radiateur placé au-dessus de la boîte de vitesses, alimenté par une turbine dirigée aussi vers le carburateur. Ce moteur équipait aussi des Typ 150 V à moteur avant utilisées pour les courses sur route.

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