Mercedes 230 SL

Chez Paul Bracq en SL Pagode

© Classic & Sports Car

Une Mercedes « Pagode » offre d’excellentes qualités de grande routière, comme le souligne Martin Buckley après avoir parcouru 1 100 km pour rencontrer Paul Bracq, qui a contribué au dessin de la voiture.

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Nous traversons un paysage banal sous des bourrasques de pluie. Nous sommes fin novembre et il commence à faire sombre, mais tant qu’à être au volant d’un cabriolet de 40 ans, je suis heureux que ce soit cette Mercedes 230 SL confiée par le constructeur. Le mouvement des essuie-glaces a une régularité de métronome, le moteur émet un ronronnement rassurant et une agréable chaleur se dégage sous le tableau de bord, la capote nous protégeant de la froideur hivernale.

Nous avons parcouru aujourd’hui 650 km et, bien que je puisse faire une liste de ce que j’attends quand nous aurons trouvé un hôtel (une bonne bière, pour commencer), ce voyage n’a rien eu d’une corvée. Le caractère accommodant de la 230 SL fait une bonne partie de son charme. Il existait, et existe, de nombreuses voitures de sport moins chères ou plus rapides, mais aucune ne me paraît capable de vous transporter de façon aussi rapide et rassurante sur cet ennuyeux ruban d’asphalte.

C’est une voiture intelligemment conçue, dans laquelle le confort ne sacrifie pas le plaisir de conduite. Elle présente un équilibre idéal entre les performances d’une 300 SL et la facilité d’utilisation d’une 190 SL, tout en définissant un nouveau genre de machine de Grand Tourisme utilisable aussi bien sous forme de coupé chic que de séduisant cabriolet.

En plus, elle présente une forme tellement nouvelle, sobre et élégante qu’elle n’a jamais été vraiment démodée. Elle est une icône tout aussi légitime avec Audrey Hepburn dans Voyage à deux qu’avec Helen Mirren dans Du sang sur la Tamise. Les Mercedes SL se sont succédées depuis 40 ans, mais aucune n’approche l’élégante simplicité de la W113, dessinée avec beaucoup de talent autour de ses voies larges et de ses pneus particulièrement gros pour l’époque. Il est probable que le hard-top incurvé en forme de pagode ait pu sembler un peu bizarre en 1963 (même l’ingénieur de Mercedes Erich Waxenberger s’est exclamé « on dirait qu’un arbre est tombé sur la voiture », la première fois qu’il a vu la 230 SL), mais ce détail est devenu une marque de fabrique qui donne à la ligne une sensation de légèreté, en plus d’une forme de dignité.

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