Oldsmobile 442

La fidèle américaine

© Classic & Sports Car / Will Williams

Personne n’oublie son premier amour. En tout cas pas Gary Lord, car il ne s’est jamais séparé de l’Oldsmobile 442 qu’il a achetée à l’âge de 15 ans.

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Nous avons tous en tête « celle que nous avons laissé partir ». Cette voiture qui nous a glissé entre les doigts quand les factures ont commencé à augmenter, quand les défaillances ont été trop nombreuses, quand la « vraie vie » s’est imposée devant l’attachement à une voiture ancienne. Mais ce n’est pas le cas de Gary Lord. Contre vents et marées, ce Californien a réussi a conserver sa première voiture, une Oldsmobile 442 de 1966, avant de se lancer enfin dans une restauration de haut niveau.

Quand a éclaté la révolution muscle-car, Oldsmobile était bien placé. La marque était pionnière en la matière en ayant installé dès 1949 son V8 d’après-guerre, le « Rocket », dans son modèle 88, créant ainsi la légendaire « Rocket 88 », star du championnat Nascar. Dans les années 60 c’est pourtant une autre marque de General Motors, Pontiac, qui s’est engouffrée la première dans ce thème. La direction ayant décidé en 1963 d’arrêter la compétition, le constructeur a déplacé ses efforts vers les performances sur route et a installé son gros V8 de 389 ci [6,4 litres] dans la deuxième série de Tempest pour créer la GTO.

Ce nouveau modèle a rencontré un succès immédiat, provoquant une réaction rapide de sa rivale du groupe GM. Craignant d’être distancée, Oldsmobile a répondu par une formule similaire autour de son modèle de base, la Cutlass. Une équipe constituée de John Beltz, Dale Smith et Bob Dorshimer a combiné cette paisible automobile avec le moteur 330 ci (5,4 litres), 310 ch, de la marque.

« C’est comme s’ils avaient installé un puissant moteur dans la voiture de votre grand-mère, » sourit Lord. Ce gros V8, fer de lance d’Oldsmobile, était doté des équipements sportifs habituellement réservés aux voitures d’interception de la police, comme des filtres à air, des bielles et des paliers spéciaux, ainsi que les trois caractéristiques qui ont inspiré l’appellation 4-4-2 : gros carburateur quatre corps, boîte manuelle quatre rapports et échappement à deux sorties.

Malgré ses efforts, Oldsmobile est arrivé un peu tard dans la bataille et, si le modèle avait de quoi faire forte impression, la promotion et la publicité n’ont pas été à la hauteur. Le public ne savait pas de quoi il s’agissait, ou ignorait qu’il existait, et la première année les ventes se sont limitées à quelque 300 exemplaires.

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