L’aventure des prototypes Matra

Trois victoires au Mans

© Classic & Sports Car / Maurice Louche

Les trois victoires Matra au Mans résultent d’une succession de prototypes qui ont permis au jeune constructeur de parfaire ses choix.

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En prenant en 1964 les rênes de Matra, Jean-Luc Lagardère souhaite diversifier les activités de cette société spécialisée dans l’aéronautique en se tournant vers l’automobile. Le rachat de René Bonnet apporte une base, mais le nom Matra est complètement inconnu du public. Qu’à cela ne tienne, « je nous donne dix ans pour remporter le Championnat du Monde de Formule 1 et les 24 Heures du Mans, » annonce sans vergogne le fougueux patron, brillant meneur d’hommes.

En monoplaces, la progression est fulgurante, grâce notamment à la décision d’ignorer les structures tubulaires utilisées à l’époque au profit d’une monocoque rivetée, technique que Matra maîtrise. Le constructeur monte les échelons, F3 dès 1965, puis F2. La qualité des Matra attire l’attention de Kenn Tyrrell, directeur d’écurie britannique, qui se rapproche du constructeur pour lui acheter des F2 avant qu’ils se lancent ensemble en F1, en 1968. Les Matra MS 10 et MS 11 reçoivent respectivement le V8 Cosworth et le V12 Matra, la première étant préférée par Tyrrell et son pilote fétiche, Jackie Stewart. L’équipe française, avec notamment Jean-Pierre Beltoise, utilise la deuxième. En 1969, les deux écuries se confondent en une seule et, avec la MS 80, imbattable chef-d’œuvre, Jackie Stewart remporte le Championnat du Monde de F1 avec une avance considérable sur Ickx et sa Brabham, deuxième. La première partie du contrat est remplie, même si ce n’est pas avec un moteur Matra. Reste les 24 Heures du Mans : il faudra trois ans de plus pour les vaincre, mais avec trois victoires d’affilée. Voici un bref panorama des prototypes qui se succédés pour y parvenir.

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