Aston Martin « DB1 »

Naissance d'une lignée

© Classic & Sports Car / James Mann

Il n’en existe que 15 exemplaires et elle constitue la première Aston Martin moderne. Conçue sous l’égide de David Brown, elle annonçait une prestigieuse lignée.

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La vie d’une nation en guerre, épuisante, terrifiante et vorace (tant en termes financiers qu’humains), s’accompagne d’un sentiment d’urgence qui tend à aiguiser les esprits si bien que, dès la paix revenue, elle ouvre la porte à une créativité débridée. D’ailleurs, compte tenu des moyens limités, l’ingéniosité, l’énergie et la variété du paysage automobile de l’immédiat après-guerre restent particulièrement étonnants, même si cette période méconnue disparaît peu à peu dans l’histoire.

En Angleterre, c’est le Salon de Londres de 1948 et la Jaguar XK 120 qui ont semblé donner au public l’autorisation de rêver à nouveau. Mais le succès (mérité) remporté par l’XK a un peu éclipsé l’apparition d’une autre voiture d’exception destinée aux clients très fortunés : l’Aston Martin Two Litre Sports.

Un peu oubliée aujourd’hui, elle est un bon exemple de ce besoin presque primitif de produire des voitures raffinées et chères, pour oublier les tickets de rationnement et les ersatz de café et retrouver la joie et l’excitation des années 30.

Le simple fait qu’Aston ait survécu était probablement une surprise pour la plupart des visiteurs, compte tenu du passé mouvementé de la marque, mais grâce à la qualité de modèles comme les International, Le Mans et Ulster, le constructeur bénéficiait d’un a priori favorable dépassant la réalité de son activité. Avec une production finale de 15 exemplaires seulement, la Two Litre Sports est plus connue aujourd’hui sous l’appellation DB1 qui lui a été donnée rétrospectivement, après son remplacement en mai 1950 par la DB2.

Les Aston à ailes cycles des années 30 étaient basses et minimalistes ; dessinée par le sous-estimé Frank Feeley, de Lagonda, la voluptueuse Two Litre Sports était, par comparaison, presque décadente. Elle comportait une carrosserie enveloppante en aluminium avec des portes articulée à l’avant et dont l’arrière fluide était doté d’un coffre. La batterie et la roue de secours étaient placés dans les ailes, à la façon de Bristol et la calandre haute et légèrement inclinée gardait un air de famille avec les précédentes même si les utilisateurs d’Aston d’avant-guerre n’appréciaient guère la présence d’une banquette avant au lieu de sièges individuels. Mais elle était indiscutablement élégante, et annoncée pour 90 ch et 150 km/h.

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