Jochen Rindt

Le roi posthume

© Classic & Sports Car / McKlein

Jochen Rindt, le pilote de F1 le plus rapide de son époque, était destiné à devenir Champion du Monde. Mais il est mort tragiquement sans avoir pu connaître son couronnement.

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En Autriche, son pays d’adoption, Jochen Rindt est encore un héros automobile, juste derrière Niki Lauda. Mais ailleurs, sauf quand les statisticiens de la F1 nous rappellent qu’il est le seul Champion du Monde à titre posthume, il est presque oublié.

Combatif, peu bavard, mais très drôle avec ses amis, il combinait une rapidité hors du commun, une farouche volonté de gagner et une extraordinaire habileté. Selon Jackie Stewart, avec qui il a mené de légendaires affrontements, il était le plus rapide de tous. Il en parle de façon imagée : « Quand vous le suiviez vous vous demandiez, « Dans quel virage va-t-il sortir ? » Mais bien sûr cela n’arrivait pas. »

Le décès de Rindt à Monza, il y a 50 ans, clôturait de façon tragique deux ans d’une relation orageuse avec Lotus, au cours de laquelle il a fréquemment critiqué les voitures de Colin Chapman pour leur fragilité. Et la cause du décès est considérée comme étant la rupture d’une commande de frein.

Rindt est né en Allemagne en 1942 mais, à l’âge de un an, ses parents meurent lors du bombardement allié sur Hambourg. Il est élevé par ses grands-parents, à Graz, et s’est toujours considéré comme autrichien. Après une jeunesse agitée (avec de nombreux accidents de ski dont un l’a laissé avec une jambe plus courte que l’autre), sa première voiture est une modeste Simca Aronde, immédiatement engagée en courses de côte et compétitions sur terrains d’aviation. Elle part à la casse quand Jochen se lance contre ce qu’il croit être un monticule de neige, qui recouvre en fait un chasse-neige.

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