Luis Fontés

"Il pouvait porter la fête à un niveau insoupçonné"

© Classic & Sports Car / Mick Walsh

Marquée par une victoire au Mans en 1935 avec une Lagonda, la vie de l’Anglo-Brésilien Luis Fontés a été aussi fulgurante que tragique.

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Il y a 80 ans, la vie mouvementée et parfois provocante de Luis Fontés a été brutalement interrompue à l’âge de 27 ans. A 11 h du matin, alors qu’il était aux commandes d’un Vickers Wellington Mk1C, un des deux moteurs Bristol Pegasus 1 000 ch s’est tu. La panne de la pompe hydraulique d’ouverture du train d’atterrissage n’a laissé à Fontés qu’une seule option, tenter de se poser sur le ventre. Pendant les quelques instant qui ont précédé l’accident fatal, le pilote s’est concentré sur le contrôle de l’avion en détresse, mais s’il a eu le temps de voir sa vie défiler devant ses yeux, elle l’a sans doute empli d’un mélange de joie et de profond regret.

Né à Noël 1912 dans une famille d’origine brésilienne, Fontés grandit dans un appartement de Londres. Son père, Antônio Gonçalves Fontés, est alors un armateur aisé qui, à 40 ans, s’est installé en Angleterre et qui, véritable « Don Juan », a fondé plusieurs familles avec ses différentes maîtresses. Avec sa sœur aînée Ruth, Luis connaît au départ des difficultés financières mais, après le décès de leur père, la vie de ces enfants illégitimes prend un autre tour.

On ignore d’où vient la passion du jeune Fontés pour les automobiles et les avions, mais son attirance vers la mécanique l’amène à s’inscrire au Loughborough Technical College. Après avoir reçu son héritage, il abandonne les études au profit de la compétition avec plusieurs MG J4 dont celle qui est essayée dans ce même numéro. Sa famille déménage dans le sud de l’Angleterre, près de Torquay et, comme c’est un lieu trop excentré pour un pilote en herbe, il trouve un logement en bordure de la Tamise à Reading, à l’ouest de Londres.

Lors de ses débuts en compétition, Fontés se fait une réputation de pilote intrépide, peu respectueux de la mécanique. Les MG se montrent trop fragiles pour son pied droit un peu lourd et il achète en 1934 une Invicta Type S Low Chassis qu’il engage au Tourist Trophy du RAC, à Ards. Sa première participation, avec la MG, s’est soldée par un abandon au premier tour mais l’Invicta résiste 22 tours avant que son moteur Meadows 4,5 litres ne rende l’âme. Le spécialiste Thomson & Taylor se charge alors de la préparation de l’Invicta et Fontés participe à de nombreuses épreuves dans tous le pays, de Brooklands aux plages de Southport.

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