AC Cobra 289 et 427

Un bruit de tonnerre !

© Classic & Sports Car / Tony Baker

Depuis 50 ans, la Cobra a souvent été copiée, mais jamais égalée. Julian Balme rallume l’histoire d’amour de sa vie en prenant le volant d’une 427, puis d’une 289 plus ancienne.

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C’est la faute de mon père. Un samedi, il a emmené son fils de sept ans dans le village de Thames-Ditton, au sud-ouest de Londres, et l’a laissé devant la vitrine d’un modeste garage de la grand-rue. C’était en 1964, et pourtant la voiture que je contemplais avait tout l’air de dater de la décennie précédente. Une affiche, derrière le roadster, m’informait que j’étais tout simplement en train de regarder « la sportive plus rapide du monde » capable de dépasser les 240 km/h. Comme tous les gamins en culottes courtes, je venais de tomber amoureux fou de l’AC Cobra.

Difficile à croire aujourd’hui, mais il n’y avait rien pour satisfaire les envies que venait de provoquer en moi cet objet de désir. Pas de Corgi, ni de Matchbox. Il existait bien une Aceca chez Dinky, mais ce n’était pas une Cobra. Scalextric en avait une pour appâter ses clients américains, mais elle était chère et ce n’était pas un jouet.

La vraie n’était guère plus présente sur les routes du Royaume-Uni. De la première génération à ressorts à lames, seules 47 à conduite à droite furent produites et à peine 27 de tous les modèles à ressorts hélicoïdaux. Rien de surprenant à ce que je n’aie jamais vu de Cobra sur la route. La seule que je me souvienne avoir aperçue, c’était sur le parking de Silverstone. 

Heureusement, il y avait toutes ces photos noir et blanc dans les magazines de mon père. La presse, notamment le Car & Driver américain acheté de temps à autre, était dithyrambique sur ma voiture préférée. La revue annonçait le 0 à 100 km/h un cheveu au-dessus des 4 secondes et les 160 km/h en moins de 10,5 secondes. Même la voiture de James Bond n’allait pas aussi vite.

Quelques années plus tard, des photos en couleurs de la Cobra décoraient les murs de ma chambre, à l’époque où le gros V8 lui donnait une allure encore plus agressive. Flanquée d’énormes pots d’échappement et chaussée de gros boudins, elle était encore plus rapide, couvrant le 0 à 160 km/h en 8,8 secondes. Qu’est-ce qu’un gamin pouvait demander de plus à une voiture ? 

[…]

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