
Mick Walsh se glisse dans la peau de Steve McQueen, au volant d’une Mustang et d’une Charger identiques à celles utilisées dans la poursuite la plus célèbre de l’histoire du cinéma.
Vous pouvez parfaitement imaginer la Warner Bros redoutant la présence de Steve McQueen aux meetings de préparation de Bullitt. Le son de sa Ferrari 275 GTB résonnant sur les parois des studios de Burbank ont dû annoncer ses idées radicale pour la mise en images du roman de Robert Pike, Mute Witness. Son idée d’une poursuite en voiture dans les rues de San Francisco, pendant 10 mn et avec une Mustang préparée en face d’une méchante muscle car— McQueen prenant lui-même le volant — a probablement donné des cheveux blancs aux producteurs Philip D’Antoni et Robert E Relyea.
Heureusement, dans le projet réalisé en partenariat entre le géant du cinéma et Solar Productions (la société de McQueen), les choix de la star du box-office ont réussi à s’imposer. Depuis les chaussures en daim du personnage principal, le Lt Frank Bullitt, jusqu’à la présentation de la Mustang 390 GT Highland Green débadgée, l’attention donnée aux détails est étonnante.
La poursuite légendaire a étonné tout le monde, lors de la sortie du film en octobre 1968. On dit que certains spectateurs ont été malades après la projection. Pour McQueen, Bullitt était son film préféré et sa passion pour la vitesse garantissait son authenticité. Une équipe de copains de McQueen ont été engagés pour préparer et conduire la voiture, dont Max Balchowsky, Bud Ekins (qui avait doublé McQueen pour son saut à moto dans « La Grande Évasion »), Bill Hickman et Carey Loftin. Même des élèves de Hunters Point, une école pour enfants défavorisés, ont été embauchés pour aider à contrôler la foule pendant les deux semaines de tournage, prévues au mois de mai.
McQueen refusa de tourner la poursuite sur le site des studios, insistant sur les rues de San Francisco. Le tournage commençait à 7h du matin, chaque séquence étant soigneusement répétée et progressivement amenée à son rythme final. A part quelques incohérences, comme le nombre d’enjoliveurs de roues perdus par la voiture des gangsters, et une caméra embarquée visible, cette poursuite reste une des plus célèbres du cinéma, avec celles de Ronin et de la French Connection. Les angles de prises de vue, le pilotage spectaculaire et le site superbe contribuent à en faire une séquence emblématique et qui, aujourd’hui, fait encore référence.
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