Citroën Bijou – Wolseley Hornet

La deuxième voiture des beaux quartiers

© Classic & Sports Car / Olgun Kordal

Tout en s’appuyant sur une mécanique de grande série, la Bijou et la Hornet cherchaient à apporter aux déplacements quotidiens une pincée de prestige.

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Rassemblés sur le site du Great Central Railway, dans le Nottinghamshire, nous retrouvons deux très beaux exemplaires d’une « deuxième voiture » des années 60 : Citroën Bijou et Wolseley Hornet. Toutes deux sont dotées d’une mécanique de grande série ; pour la deuxième, c’est de toute évidence celle de la Mini et pour la première, malgré l’absence de ressemblance, celle de la 2 CV. Ces deux modèles s’adressaient aux acheteurs plutôt aisés.

La British Motor Corporation avait proposée une première Mini de luxe dès juin 1961, la Super. Mais les ventes n’avaient pas décollé et ce sont finalement les Wolseley Hornet et Riley Elf, lancées en octobre 1961, qui ont séduit les banlieues chics. « Pour ceux qui apprécient les voitures fonctionnelles mais qui trouvent aussi plaisir dans la qualité en elle-même, la Wolseley Hornet est un choix évident, » annonçait BMC. Le prix de la Hornet était de 9 950 francs en 1962, un peu moins que l’Elf qui bénéficiait d’un tableau de bord sur toute la largeur avec deux boîtes à gants à couvercle. En Angleterre, la Wolseley était nettement plus chère qu’une Mini De Luxe, mais elle avait une autre allure devant le salon de thé local et convenait parfaitement aux quartiers de résidences haut de gamme.

Mais tout le monde n’était pas forcément sensible au charme de la Riley et de la Wolseley. Alec Issigonis, concepteur de la Mini, déplorait comme on pouvait s’y attendre les « gadgets de style » et pour le journaliste LJK Setright, la Riley et la Wolseley étaient réservées aux « snobs à l’esprit étroit, séduits par l’idée de la Mini mais pour qui le nom Austin ou Morris était offensant, synonyme d’austérité. » Mais ceux qui grimpaient l’échelle sociale n’avaient que faire de telles considérations et se sont délectés des attributs luxueux de l’Elf et de la Hornet.

Quand Autocar a essayé la Riley, en 1962, il mentionnait : « Pour beaucoup, le prix supérieur demandé pour cette « Mini de directeur » (ou peut-être de l’épouse du directeur) sera entièrement justifié. » En novembre de cette même année, la Mk2 recevait un moteur Cooper 998 cm3 assagi au lieu du 848 cm3 initial.

En 1964, dans un autre article au sexisme ordinaire, Motor Sport considérait l’Elf comme « un cadeau idéal pour les débutantes, filles, épouses et maîtresses. » C’était vraiment une autre époque. De son côté, une publicité Wolseley clamait : « Faire les courses n’a jamais été aussi facile. »

Notre Hornet deux tons rappelle à quel point elle était inhabituelle en 1963. Aucun équivalent n’existait chez Ford et la Triumph Herald était bien plus grande, de même que les Dauphine, Simca 1000, Renault 4 ou, chez les Allemands, VW Coccinelle. En Angleterre, l’acheteur à la recherche d’une luxueuse petite berline deux-portes traction avant fabriquée en Grande-Bretagne n’avait qu’une autre option : la Citroën Bijou.

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