Grand Prix du Roussillon

4 ans de Grand Prix à Perpignan

© Classic & Sports Car

Après la guerre, la course automobile n’est pas une priorité. Mais la vie doit reprendre et tout le monde cherche à retrouver la joie de vivre. C’est dans cette optique qu’est né le Grand Prix du Roussillon, qui perdura de 1946 à 1949. Une compétition méconnue mais qui aura vu passer de grands noms…

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À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, les Français veulent retrouver les petits plaisirs de la vie. Dès le 9 septembre 1945, soit quatre mois après la fin des combats en Europe, a lieu le Grand Prix automobile de Paris, baptisé « Coupe des Prisonniers » pour l’occasion. L’objectif est de redonner un semblant de normalité au quotidien de personnes marquées par un conflit dont les conséquences sont encore visibles. Les tickets de rationnement – et la fameuse « carte de pain » – sont encore nécessaires pour se nourrir. De Paris à Perpignan, les Français sont davantage préoccupés par les restrictions de carburant que par le retour du sport automobile. Malgré ces conditions défavorables, pilotes comme spectateurs font le déplacement au Bois de Boulogne à Paris pour admirer le retour des mécaniques. Cette course automobile est considérée comme la première d’après-guerre.

Conscient du succès de la « Coupe des Prisonniers », l’Automobile-Club du Roussillon veut retrouver des sourires après plusieurs années d’occupation nazie. L’idée de faire un circuit urbain dans la ville de Perpignan finit par se concrétiser en juin 1946. 2 538 mètres de bitume au cœur de la cité catalane et de ses platanes centenaires. Des places assises ainsi que des tribunes sont installées, permettant – en comptabilisant l’espace en bord de piste – d’accueillir jusqu’à 50 000 spectateurs. La Préfecture autorise d’ailleurs leur circulation, les déplacements étant encore soumis à des restrictions. Pour soulager les pilotes d’une autre problématique, des allocations pour l’essence sont également fournies. Leur véritable prise de tête reste donc les automobiles, qui n’ont pour la grande majorité pas touché l’asphalte depuis 1939.

Cachées pendant l’occupation avant de progressivement revoir le jour en 1945, les voitures sont loin d’être en excellent état. C’est de ces sorties de garage que Maurice Trintignant doit son surnom. Lors de la Coupe des Prisonniers, le Vauclusien s’était irrité en constatant la présence de « pétoules » (crottes de rat, en provençal) dans le moteur de sa Bugatti Type 51, provoquant l’amusement de Jean-Pierre Wimille – par ailleurs vainqueur de cette course – qui le surnomma affectueusement « Pétoulet ». Avec cette même Bugatti, Maurice Trintignant est le dernier pilote à terminer les 58 tours du premier Grand Prix du Roussillon. 

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