Ferrari 365 GT4 BB – Maserati Bora

Plus tardives, mais plus innovantes

© Classic & Sports Car / Luc Lacey

Elles n’ont pas été les premières dans la catégorie supercar, mais la Ferrari 365 GT4 Berlinetta Boxer et la Maserati Bora se sont fait directement concurrence en adoptant une architecture à moteur central.

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Les constructeurs italiens de machines de sport ont mis un certain temps à réagir à la provocation de la Lamborghini Miura à moteur central. Comme toujours, l’orgueil technique et le chauvinisme tribal régnaient en maître dans la vallée des supercars italiennes. Ni Ferrari, ni Maserati, ne voulait donner le sentiment d’avoir été impressionné par l’impact de la P400 (un évènement pourtant de portée sismique sur le plan automobile !) en proposant un produit qui n’aurait pas été parfaitement au point. Quand la Berlinetta Boxer et la Bora sont devenues des réalités commerciales, Lamborghini était en train de remplacer son prodige par une autre machine d’exception, la Countach.

Mais la prudence manifestée à Maranello et Viale Ciro Menotti (siège de Maserati) était compréhensible. Alors que le nouveau venu de Sant’Agata pouvait se permettre de prendre des risques, Ferrari et Maserati, avec leur réputation chèrement acquise, devaient adopter une approche plus mesurée face au défi de produire une machine à moteur central destinée à une utilisation routière. Ce qui explique pourquoi les modèles représentés ici ont fait l’objet d’une mise au point encore plus poussée que les précédents.

Dessiner une belle robe pour de telles voitures était assez facile à une époque où les stylistes et carrossiers italiens étaient au zénith de leur créativité. Il était beaucoup moins aisé de concevoir un projectile capable de rouler à 270 km/h et de se confronter aux multiples situations rencontrées dans la « vraie vie » : une machine civilisée, avec une habilité et un coffre décents, propre à séduire de nouveaux clients sans faire fuir les anciens.

Alors que Maserati, avant la Bora, avait complètement ignoré l’idée du moteur central, Ferrari s’y était déjà confronté avec les Dino 206 et 246. Mais les véritables devancières de la Boxer étaient les Berlinetta V12Posteriore que l’équipe usine (et certains pilotes privés) avaient fait courir en catégorie prototype lors du Championnat du Monde d’endurance 1963. De pures machines de course comme les 250 P et LM constituaient une indication claire des intentions qui avaient cours à Maranello.

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