Jaguar Type D

French Connection

© Classic & Sports Car / Johann Wimmer - Zweimüller Cars

Achetée par un amateur français, troisième au Mans en 1957, détruite en 1958, cette Jaguar Type D a connu une première résurrection sous forme d’un coupé, puis une deuxième dans sa configuration initiale.

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Elle a couru deux fois, uniquement aux 24 Heures du Mans, avant de prendre la forme d’un élégant coupé de tourisme, puis d’être restaurée dans sa première configuration et dans la livrée bleue de l’écurie française Los Amigos. Rares sont les Type D ayant connu une histoire aussi mouvementée que ce châssis XKD 513. Le premier propriétaire, Jean-Marie Brussin, a connu le bonheur d’une troisième place au Mans en 1957, mais essayer de renouveler l’exploit lui a coûté la vie l’année suivante.

Ayant fait fortune dans la fabrication de diamants synthétiques, Brussin commence à courir en courses de côte et épreuves de clubs sous le pseudonyme « Mary ». Son rêve de courir au Mans ne peut se réaliser en 1955, peut-être à cause d’une livraison trop tardive de sa Jaguar Type D. Pour des raisons inconnues, il attend ensuite deux ans pour s’inscrire à nouveau : la catastrophe de 1955 l’a peut-être fait hésiter. Mais en 1957, à l’âge de 33 ans, il peut enfin prendre le départ.

XKD 513 a été commandée par l’intermédiaire de l’importateur français Charles Delcroix et du concessionnaire lyonnais Henri Peignaux, qui inscrit la voiture au nom de son écurie Los Amigos. Immatriculée 6478 AT 69, elle est peinte en Bleu de France et, comme les voitures engagées par l’Ecurie Ecosse, l’Équipe Nationale Belge et JD Hamilton, elle reçoit l’assistance de l’usine Jaguar.

Pour partager le volant, Brussin choisit Jean Lucas, pilote expérimenté ayant commencé à courir après la guerre avec une vieille Alfa Monza avant d’obtenir d’impressionnants résultats dont une victoire aux 24 Heures de Spa avec Luigi Chinetti. Directeur de l’équipe Gordini, il a pris la place de Robert Manzon, indisponible, au GP d’Italie 1955. Au Mans, bien que souvent parmi les hommes de tête, il n’a rejoint l’arrivée qu’en 1951, à la septième place et, après une disqualification en 1952, il est bien décidé à mettre fin à cette mauvaise série. Quand plus tard il se retire de la compétition, c’est pour lancer le magazine Sport Auto avec Gérard Crombac et gérer la carrière de Jo Schlesser, mais ses principaux revenus proviennent d’une usine de sardines à Casablanca.

Aux essais de 1957, la Type D Los Amigos signe le 13e temps, le moins bon des cinq Jaguar engagées, mais juste derrière la Type D jaune des Belges Paul Frère et Freddy Rousselle. Alors que Stirling Moss prend un départ fulgurant à bord du puissant coupé Maserati 450 S, « Mary » et Lucas remontent progressivement depuis la 15e position. A minuit, ils occupent la cinquième place alors que, devant, la Type D de l’Ecurie Ecosse de Ron Flockhart et Ivor Bueb impose son rythme.

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