BMW Alpina C2 2.7

Sytner m'a dit : "Viens et fabrique-la à nouveau."

© Classic & Sports Car / John Bradshaw

Restaurée par l’équipe qui l’avait fabriquée à l’époque, cette fabuleuse Alpina C2 2.7 a retrouvé sa splendeur après des années d’oubli.

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A la lumière des évènements de ces dernières années, il est difficile de ne pas considérer 1973 comme une sorte de tournant. Les Anglais, plus que jamais auparavant, se tournaient vers le continent pour s’en inspirer et le changement était visible partout, depuis la pop musique jusqu’aux menus des restaurants. De la même façon que nos goûts culinaires ont évolué, nous avons commencé à apprécier les berlines sportives exotiques. Quoi de plus normal quand les constructeurs anglais ne servaient que les Austin Allegro et Morris Marina… Une des premières entreprises étrangères à avoir exploité cette tendance a été Alpina, petite structure basée dans une ancienne usine de machines à écrire, à Buchloe, en Allemagne.

La clientèle anglaise a commencé avec des kits de tuning pour les berlines BMW « Neue Klasse » : part du lion de la gamme munichoise, elles allaient de versions assez basiques jusqu’aux déclinaisons les plus luxueuses, et exerçaient sur le public britannique une fascination qui n’avait pas vraiment d’équivalent dans d’autres pays.

La présence d’Alpina au Royaume-Uni a commencé dans le village de Westerham (Surrey), avec Crayford. Bien que connue surtout pour ses transformations de modèles de grande diffusion en cabriolets, cette société a aussi joué à partir de 1970 le rôle de représentant pour le préparateur allemand. Crayford a ainsi utilisé une 2002 de démonstration avant que la distribution ne soit reprise par Brian Muir, pilote d’usine Alpina, puis par Tom Walkinshaw. En 1982, la responsabilité d’Alpina en Angleterre est revenue à Sytner, agent BMW de Nottingham géré par Frank Sytner, célèbre pilote en championnat Tourisme. La prise en main de Sytner a constitué un tournant pour Alpina : pour la première fois, ses voitures étaient visibles chez un agent, et elles étaient même disponibles en conduite à droite.

Dans le monde d’excès des années 80, la BMW Série 3 de deuxième génération, la E30, a rencontré un succès immédiat. Cette « baby Béhème » est devenue la voiture dans laquelle il fallait être vu, depuis les agents immobiliers ou avocats d’affaires jusqu’aux footballeurs et popstars. En effet, le modèle ratissait large avec de nombreuses configurations, à deux ou quatre portes, en cabriolet, coupé et même en break. Et quel qu’ait été votre choix, il pouvait recevoir le traitement vitaminé des experts de Buchloe et être assemblé à Nottingham.

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