Ferrari 275 GTB/2

Et Dieu créa... Ferrari

© Classic & Sports Car / Thomas Audiffren

En plus d’être probablement le plus beau modèle de l’histoire de Ferrari, cette 275 GTB/2 est une voiture de stars.

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Le 15 juin 1966, la concession Franco-Britannic Autos à Levallois-Perret, importateur exclusif de Ferrari en France depuis 1958, livre sa nouvelle voiture, une 275 GTB/2 (châssis 08641) couleur Azzurro (bleu clair métal), à Roger Plemiannikov, plus connu sous le nom de Roger Vadim. Figure du cinéma des années 1950 et 1960, à la fois journaliste, reporter-photographe, poète, acteur, scénariste, romancier et bien entendu réalisateur, il a eu à son bras les plus belles femmes de son époque, de Brigitte Bardot à Catherine Deneuve ou encore Annette Stroyberg, ainsi que les plus belles voitures. Il a 22 ans en 1950 lorsqu’il tombe amoureux de Brigitte Bardot avec qui il se mariera aux 18 ans de la jeune actrice en 1952. Les deux passeront ensemble au statut de stars avec le film « Et Dieu… créa la femme », écrit et réalisé par Roger Vadim en 1956. En arrière-plan du film, Saint Tropez passera du statut de village de pêcheurs à celui de lieu mythique que l’on connaît aujourd’hui, où le cinéaste viendra arpenter les rues au volant de ces Ferrari. À partir de 1959, c’est à bord d’une Ferrari 250 GT SWB spider California (châssis 2175GT) de 1959 grigio metalizzato (gris métallisé), qu’il est vu régulièrement dans le petit village de la côte varoise. Lorsqu’il prend possession de sa nouvelle 275 GTB/2, Roger Vadim est alors marié depuis un an avec la jeune actrice américaine Jane Fonda. C’est d’ailleurs à son nom de femme mariée, Jane Plemiannikov, qu’une nouvelle carte grise est établie en septembre 1966. Le couple conservera la voiture pendant deux ans avant qu’elle devienne la propriété d’un homme d’affaires lyonnais. Il en prendra possession en échange d’une Renault 12 Gordini. Ses différents propriétaires la feront peindre en rouge, puis en jaune avant d’être remise dans son état d’origine, carrosserie Azzurro (bleu clair métal) et intérieur cuir noir, dans les années 2000 par son dernier propriétaire qui nous en a confié le volant. 

En s’installant à l’intérieur de la Ferrari, un petit détail, qui peut sembler anecdotique, apparaît. Sur le tableau de bord, sous les manomètres, un petit thermomètre rond a été placé. L’histoire raconte qu’il a été mis là, à la demande de Jane Fonda qui trouvait insupportable la chaleur dégagée par le V12 dans l’habitacle. Un problème que niait évidemment Roger Vadim tout à sa conduite pied au plancher de cette fabuleuse voiture sur des routes alors sans limitation de vitesses, entre Paris et Saint Tropez. Je confirme, pas besoin de chauffage dans la 275, le V12 s’en charge !

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