Mercedes 300 SL, 350 SL, 500 SL

Un charme univerSL

© Classic & Sports Car / Olgun Kordal

Alors qu’elle célèbre ses 50 ans, la Mercedes R107 séduit un nombre grandissant d’amateurs. Pour comprendre pourquoi, nous avons réuni une 300, une 350 et une 500 SL.

Acheter ce numéro

Quand les ingénieurs Mercedes ont commencé dans les années 60 à travailler sur une remplaçante de la W113 « Pagode », ils n’ont guère imaginé que la voiture qu’ils étaient en train de créer, la R107 SL, serait encore au catalogue à la fin des années 80.

En tout, elle a duré de 1971 à 1989. Si vous comparez ce laps de temps à la musique pop, ce véhicule a régné en maître dans sa catégorie depuis les derniers riffs de Jimi Hendrix jusqu’aux premières chansons de Kylie Minogue. D’ailleurs, elle semblait se bonifier avec l’âge. Les ventes annuelles ont atteint un sommet à 20 314 exemplaires la 15e année de production, pour un total de 237 287 unités (dont 156 000 pour l’Amérique du Nord) et une carrière de 18 ans dont la durée n’a été dépassée chez Mercedes que par le Type G.

La R107 est le produit d’une époque où les gens très fortunés étaient moins nombreux et disposaient d’un choix relativement limité de voitures correspondant à leur statut. S’appuyant sur sa facilité d’utilisation, son prestige et son charme de cabriolet deux places, elle était pratiquement sans concurrente à une époque où la qualité de fabrication d’une Mercedes n’était pas une fable mais une réalité tangible, parfaitement comprise et entièrement justifiée.

Plus longue, plus basse et plus large que le modèle qu’elle remplaçait, la 350 SL était la première Mercedes SL à moteur V8, mis au point pour maintenir le niveau de performances malgré l’augmentation de poids. Au tournant des années 80, de plus gros V8 allaient transformer la R107 en un luxueux missile capable d’atteindre 225 km/h, mais la première 350 SL de 1971 offrait déjà des performances honorables, passant de 0 à 100 km/h en 8 s avec 205 km/h en pointe.

Son prix était à la hauteur de la réputation de la marque. A 65 580 francs en 1972 elle était nettement plus chère qu’une Citroën SM ou qu’une Type E V12, beaucoup plus puissante. Et sa consommation de 18 l/100 km était presque digne d’une américaine.

Daimler-Benz AG était arrivé à la conclusion que c’était exactement le genre de sportive de luxe qu’attendaient ses clients : une biplace décapotable, sure et civilisée, pour tous les temps. Avec son hard-top, c’était une vraie grande routière. Conçue autour d’une direction assistée et d’une transmission automatique, et fabriquée selon les meilleurs standards, elle était moins une voiture de sport qu’une sorte de Ford Thunderbird à l’allemande.

La Pagode avait prouvé le bienfondé du concept ; la R107 le reprenait avec une SL qui se hissait à la hauteur des normes de sécurité et des défis environnementaux des années 70. Elle s’adaptait aussi aux développements techniques de la gamme Mercedes : pas moins de six V8 ont été proposés dans cette carrosserie et deux 6-cylindres, ces derniers surtout pour les acheteurs souhaitant jouer du levier de vitesses (bien que même les 280/300 SL ont été majoritairement vendues avec boîte automatique).

[…]

Acheter ce numéro