Neckar Europa (Fiat 1100 D) – Lancia Appia Série 3 – Auto Union 1000 S – Saab 96

En quête de qualité

© Classic & Sports Car / Max Edleston

Loin de l’austérité d’après-guerre, ces petites berlines européennes offraient la qualité de voitures de plus gros gabarit, à petite échelle.

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Il y a 60 ans, quand vous pouviez acheter en Angleterre une très acceptable Austin A40, Morris Minor ou Ford Anglia pour 600 £, les voitures importées de même catégorie avaient du mal à s’imposer avec leur prix dépassant 1 500 £.

D’une façon générale les voitures étrangères, même de modestes berlines vendues à prix raisonnable dans leur pays, étaient encore un fruit défendu dans l’Angleterre des années 50, surtout avant la libéralisation des quotas en 1959. Les importations ne représentaient que 2,5% d’un marché complètement dominé par l’industrie nationale, dont la capacité d’innovation était quelque peu émoussée par des années de protectionnisme.

Dans ce monde de petites berlines 1000 de 40 ch et 110 km/h, offrant un bon rapport qualité/prix mais pas beaucoup de plaisir, les dirigeants autosatisfaits de BMC, Ford et Rootes étaient sans doute plus occupés à répondre à la forte demande qu’à s’intéresser à la menace potentielle que représentaient les insurgées du continent européen.

Ils pouvaient se permettre de les ignorer : il était difficile de croire qu’une Auto Union ou une Saab à 1 200 £ puisse détourner un acheteur d’un produit anglais quand une luxueuse Humber, Wolseley ou même Jaguar coûtaient à peu près le même prix. Mais en réalité, ce même acheteur ne serait sans doute jamais entré chez Rootes ou BMC. Relativement insensible au prix, il aurait été motivé par un besoin d’exclusivité et, peut-être, par une certaine fidélité à une marque produisant des voitures techniquement plus avancées. Ces machines n’étaient pas qu’un simple moyen de transport, mais des voitures de passionnés qui séduisaient les goûts et le portefeuille d’une catégorie d’acheteurs particuliers, limitée mais en croissance régulière. Avec leurs teintes chaleureuses et leur forme originale, elles promettaient un monde dépassant l’univers morne d’une Standard Eight et aiguillaient l’imagination vers un univers de terrasses de cafés ensoleillés et de mode de vie sophistiqué.

Même si les quatre voitures de cet article se vendaient encore bien en Europe dans les années 60, elles plongent toutes leurs racines au début de la décennie précédente. Sauf la Saab, leur origine remonte même à des modèles d’avant-guerre.

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