Aston Martin DBS V8

Renaissance parfaite

© Classic & Sports Car / Olgun Kordal

La poursuite de la perfection a servi de guide à la restauration de cette Aston Martin DBS V8 « sortie de grange ».

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La valeur des Aston Martin pouvant atteindre sept chiffres pour les modèles les plus rares, il n’est pas surprenant de voir des sommes importantes consacrées aux restaurations. Pourtant la DBS, modèle qui a emmené la marque dans les années 70, est restée traditionnellement en retrait, les propriétaires n’étant guère enclins à dépenser plus que la valeur de leur automobile.

Ces considérations n’ont pas découragé Keith Currington quand il a remarqué cette voiture un peu esseulée dans une vente aux enchères, en août 2013 dans le Surrey. « J’avais déjà vu des restaurations fabuleuses sur des DB2, MkIII ou DB 4 à 6, mais jamais sur une DBS V8 standard, » explique-t-il. « C’est donc devenu mon objectif. » Bien que la DBS ait été lancée en 1967 avec le même 6-cylindres 3 995 cm3 double arbre de 280 ch que celui de la DB6 qu’elle remplaçait, Currington préfère le V8 quatre arbres 5 320 cm3 de 320 ch qui a suivi deux ans plus tard. Enfin équipée du moteur pour lequel elle avait été conçue, la DBS avait la puissance répondant à son allure et atteignait 100 km/h en 6 s, avec 250 km/h en pointe. Dès le départ, Currington a décidé de réaliser la plus belle DBS du monde, et il disposait d’une base intéressante : « Avec son V8 à injection d’origine, une boîte manuelle et des amortisseurs Armstrong Selectaride, c’était une DBS parfaitement conforme à celle conçue par William Towns et l’ingénieur en chef Tadek Marek. »

Mais l’impulsion initiale, pour ce chantier qui a duré cinq ans, est venue d’une source inattendue : « En 2013, j’ai vendu une des mes sociétés et mon épouse voulait que je lève le pied. J’aime bricoler pendant mon temps libre et, quand j’étais jeune, travailler sur nos voitures avec mes amis était un de mes passe-temps favoris. Un samedi matin, un catalogue de la maison de vente Historics, à Brooklands, est arrivé sur ma table de petit-déjeuner et la DBS sortie de grange a émergé de la page en criant « Achète-moi ! ». J’aime l’époque où cette voiture brillait aussi bien dans la rue qu’à l’écran, grand et petit. La DBS était la voiture de Brett Sinclair [Roger Moore] dans Amicalement vôtre et de James Bond [George Lazenby] dans Au service secret de Sa Majesté, et c’était une des voitures les plus chères du marché, aussi chère qu’une maison. A mon avis, la V8 est la plus pure des DBS et elle complète parfaitement la série des Aston DB. »

Quand il a acheté l’Aston, elle était complète mais en mauvais état : « Elle était restée dehors pendant 13 ans, vitres ouvertes, et des rats étaient entrés à l’intérieur. » Il a payé un peu moins de 30 000 £ [34 000 €], ce qui peut paraître bon marché aujourd’hui, mais qui dépassait l’estimation de 50%. Après avoir ramené la voiture sur un plateau, il a commencé le démontage, repérant et rangeant soigneusement les différents composants. Au printemps 2014, châssis et carrosserie ont été envoyés au sablage, avec un résultat désastreux : « J’ai été stupéfait de voir l’étendue des dégâts. La rouille s’était insinuée presque partout ; on pouvait distinguer une mauvaise réparation sur l’aile avant, et les bas de caisse étaient tellement abîmés que la voiture se serait cassée en deux si j’étais monté dessus ». »

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