La Porsche 917 a posé les bases des futurs succès de la marque au Mans. Nous avons pris le volant d’un exemplaire historique de la saison 1971.
Avec 19 victoires aux 24 Heure du Mans, Porsche est le constructeur qui en a remporté le plus grand nombre et ce n’est peut-être pas fini. Mais celle qui a initié cette superbe série est la 917, qui a débuté en 1969 pour devenir une des voitures d’endurance les plus emblématiques de tous les temps. Déjà capable d’atteindre 395 km/h à une époque où l’aérodynamique était mal maîtrisée, la 917 était une brute à moteur 12-cylindres à plat que même les meilleurs ont eu du mal à contrôler.
La 917 a remporté au Mans deux victoires d’affilée, en 1970 et 1971, avant qu’un changement de règlement l’amène à courir aux États-Unis en CanAm où elle a aussi exercé sa domination. Sa première victoire au Mans a été signée par Richard Attwood et Hans Herrmann. Rembobinez jusqu’à aujourd’hui et, de façon un peu surréaliste, le même Attwood (maintenant octogénaire) me regarde m’installer dans l’habitacle d’une 917, sur le circuit de Sonoma, au nord de San Francisco, me fournissant quelques « tuyaux » avant que je me lance dans mon premier essai de cette machine de légende. « Incroyablement privilégié » est un euphémisme. De même que « incroyablement nerveux ».
Les portes légères sont articulées vers le haut et emportent un morceau de toit, et vous vous glissez à côté d’un petit baquet symbolique qui n’est là que pour répondre au règlement. Je suis presque allongé, les jambes étendues jusqu’aux pédales qui me laissent les pieds alignés de façon alarmante avec les phares ; c’est assez étriqué pour mes 1,85 m, à cause de la forme basse et profilée du pavillon. Même en enlevant le rembourrage du baquet en fibre de verre (très inconfortable), il ne reste qu’un cm de garde au toit si bien que je décide de ne pas porter de casque car il me donne l’impression d’être coincé dans une minerve.
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