Le faste des maharadjahs

La collection de Yohan Poonawalla

© Classic & Sports Car / Luc Lacey

Depuis plusieurs années, Yohan Poonawalla a orienté sa passion automobile vers les Rolls-Royce et Bentley anciennes, et en particulier celles des maharadjahs. Découvrez trois de ses plus beux fleurons.

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L’amour de l’Inde pour l’automobile est une vieille histoire. C’est un héritage qui remonte à l’époque des maharadjahs et maharanis, et une passion pour le luxe et l’opulence qui éclipse le reste. Les rois de cet immense nation consacraient leurs richesses aux plus belles voitures que les pays occidentaux pouvaient offrir, avec un penchant naturel pour les Rolls-Royce dont la finition élaborée, parfois en voiture de chasse, en faisait des pièces encore plus exotiques que les proies qu’elles poursuivaient.

Quand l’Inde a pris son indépendance de l’Angleterre en 1947, le pays comptait plus de 600 royaumes, souvent dirigés par des familles immensément riches. Au moment de la partition, quand le Penjab et le Bengale ont été partagés, les grandes maisons et les États princiers ont été progressivement démantelés. Au début des années 70, les titres et les fortunes privées ont continué à être dépouillés, les palaces sont tombés en ruine et les collections ont été abandonnées ; une grande partie des joyaux du pays ont été vendus à l’étranger, les collectionneurs se disputant la dépouille.

Yohan Poonawalla est né plus tard et ne descend pas d’une famille royale. Au contraire, la sienne a grimpé les échelons, créant un célèbre haras et une entreprise d’ingénierie qui s’est ensuite diversifiée dans le domaine médical. La compagnie a été en première ligne de la bataille contre le Covid, produisant des millions de vaccins. Le succès a apporté avec lui une occasion de protéger l’héritage indien, tout en répondant à la passion de toute une vie pour les voitures anciennes et de sport, en particulier les fantastiques automobiles de l’époque des maharadjahs.

Cet attirance de Poonawalla pour les voitures classiques a commencé avec une Chevrolet 1931, la seule voiture héritée de son père, avec laquelle il circulait dans le domaine familial quand il était petit. Le contenu de ses garages montre aussi une fascination pour Rolls-Royce. Une flotte de limousines modernes de luxe qui rendrait jaloux un concessionnaire londonnien se trouve à côté de plusieurs Ferrari rares, dont une Pista Spider et une Speciale Aperta. « J’ai aussi deux cabriolets, dont une Centenary Edition, et deux limousines Phantom dont une Sapphire Edition, une des 27 produites, » précise Poonawalla. Mais les machines historiques occupent depuis quelques années toute son attention, surtout quand elles ont une connexion royale.

« Au début des années 50, toutes les voitures de maharadjahs ont commencé à partir, » explique-t-il. « Souvent vers l’Angleterre, l’Europe où l’Amérique, jusqu’à ce que, dans les années 70, le gouvernement interdise l’exportation de machines anciennes. C’était une bonne décision qui a mis fin à l’hémorragie, mais simultanément il n’était plus possible non plus d’importer des voitures anciennes en Inde. »

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