Volvo 164 – Daimler Sovereign 2.8

Luxueuses et statutaires

© Classic & Sports Car / John Bradshaw

Appréciées à leur époque par les hommes d’affaires, ces deux berlines haut de gamme recommencent à faire tourner les têtes des amateurs.

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Il existe une certaine catégorie de voitures qui dégage une autorité naturelle ne nécessitant aucun affichage ostentatoire. A la fin des années 60, des modèles comme la Ford Corsair 2000 E cherchent à impressionner le chaland avec des chromes élaborés et un toit en vinyle, mais ni la Daimler Sovereign 2.8 ni la Volvo 164 n’ont besoin de tels artifices. Cinquante ans plus tard, la Daimler de Darren Newnham et la Volvo de Mark Yeulett continuent à dominer leur environnement car elles affichent une réelle présence;

En 1968, nombreux sont les directeurs de société qui déplorent la disparition de la Wolseley 6/110. Les alternatives potentielles ne sont guère satisfaisantes : les Ford Zodiac Executive et Vauxhall Viscount sont des voitures de truands, la Triumph 2.5 PI est trop flamboyante et la Rover 3500 ne dispose que de quatre places. De plus, la berline P5B 3,5 litres est trop chère et la BLMC Austin 3 litres semble dépourvue de la dignité de la Wolseley.

Cependant, le concessionnaire Volvo local ne tarde pas à apporter la solution, sous la forme de la 164. Pour un Anglais, se tourner vers une marque étrangère peut alors faire jaser au Rotary Club, mais après tout Volvo est installé dans le pays depuis plus de dix ans. Pour le magazine Motor, « c’est incontestablement la meilleure Volvo jamais produite, avec tous les ingrédients d’une berline confortable et de grande qualité », tout en soulignant le degré de fidélité des clients, « qu’aucun autre constructeur n’est sans doute capable d’égaler ». Même la calandre est parfaite, la Wolseley 6/99 ayant servi d’inspiration pour Jan Wilsgaard, directeur du style de Volvo, au moment de la conception de la 164.

Définie par son constructeur comme « Une joie à utiliser. Un plaisir pour voyager. Un enchantement à posséder », la 164 est dévoilée au Salon de Paris 1968, deux ans après la 144. Par rapport à sa sœur plus modeste, l’empattement est plus long de 10 cm et le moteur est le nouveau 6-cylindres en ligne 3 litres B30. La précédente Volvo équipée d’un 6-cylindres, la PV 800 produite de 1938 à 1958, ressemble à une Vauxhall 25 d’avant-guerre et fait alors souvent usage de taxi. Dix ans plus tard, la marque vise les utilisateurs susceptibles de se tourner vers une BMW 2500 ou une Mercedes 250/280.

L’importance de la Volvo 144, dévoilée en 1966, est souvent sous-estimé. Il s’agit en effet de la première Volvo d’après-guerre qui s’émancipe du style américain. Contrairement à l’Amazon et à la PV 544, sa carrosserie n’affiche aucun lien avec les anciens produits de Detroit : elle s’adresse à la grande bourgeoisie européenne. La 164 représente une continuation sur ce thème même si, ironiquement, elle est également conçue pour relancer les ventes aux États-Unis. Road & Track la qualifie de « très exceptionnelle ».

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