
Vous avez déjà lu mille choses sur les deux rivales que sont la 2 CV et la Renault 4. Mais découvrez ici une rare version belge de la Citroën, et une 4L vitaminée vue sous un angle britannique…
Les constructeurs français n’ont pas seulement innové dans le domaine des voitures populaires, mais ils ont élevé cette catégorie à une forme d’art. La première a être arrivée sur le marché était la 2 CV, suivie par sa rivale un peu moins rustique, la Renault 4. Quand elle est apparue en 1948, la Citroën constituait une étonnante recette de fonctionnalité, frugalité, simplicité et confort ; 13 ans plus tard la petite Renault en a repris la formule dans un habillage plus flatteur et elle est devenue un best-seller. Mais malgré son succès, elle a continué à subir une sérieuse concurrence de la part de la 2 CV. Pour souligner cette rivalité, nous disposons d’une très rare AZAM 6 réservée au marché belge et dévoilée en 1965.
L’image tranquille de la R4 crème attendant sous un soleil changeant est soudain troublée par le raffut d’un bicylindre à plat refroidi par air. Le propriétaire de l’AZAM 6 est en retard car il s’est trompé de point de rendez-vous et, pour se rattraper et nous permettre de réaliser nos photos dans les temps, il nous gratifie d’un spectacle typique de la 2 CV : il parcourt le chemin creux à toute allure, en prenant en virage un angle impressionnant que vous n’auriez pas spontanément associé à une machine aussi modeste.
Jason Thorpe n’a pas poussé la perfection jusqu’à poser un paniers rempli d’œufs sur la banquette arrière, image liée pour toujours au cahier des charges du modèle, mais l’AZAM 6 est clairement une descendante directe de la première 2 CV, qui visait après la guerre les habitants des campagnes et les cultivateurs appauvris par le conflit. Les premières versions, avec leur capot ondulé et leurs sièges « hamac », ont vraiment donné le ton du modèle qui n’a pas beaucoup changé au fil des ans, même quand les commandes ont baissé dans une monde en pleine évolution. Dans l’immédiat après-guerre la 2 CV a rencontré un franc succès grâce à son châssis-plateforme basique, sa suspension à grand débattement permettant de se jouer des mauvais revêtements (le réseau routier était encore médiocre), sa fiabilité et sa facilité d’entretien. Ce qui compensait son bicylindre 375 cm3 un peu asthmatique.
Cette voiture répondait parfaitement aux nécessités qui ont suivi le conflit mondial mais, quand l’économie a commencé à reprendre des couleurs, les exigences du public ont changé et la 2 CV n’y répondait plus aussi bien. Très rudimentaire, elle était particulièrement lente et, même après l’augmentation de cylindrée à 425 cm3, elle peinait à atteindre 90 km/h sur le plat et sans vent.
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