
Baignée d’optimisme, la génération 1962 a ouvert un véritable âge d’or aux sportives britanniques avec les Triumph Spitfire, MGB et Lotus Elan.
Les historiens pourraient sans doute argumenter sur la date à laquelle l’atmosphère déprimée d’après-guerre a commencé à s’estomper. En 1957, le Premier ministre anglais Harold Macmillan a annoncé : « La vie n’a jamais été aussi belle », mais son électorat n’a probablement ressenti le même optimisme que cinq ans plus tard, en 1962. Et quel optimisme, entretenu par le souhait de chasser les idées noires et d’accompagner la chanson des Beatles Love Me Do, et par la conscience que les choses étaient en train de changer.
Les constructeurs étaient sur la même lancée, avec une vague de nouveaux produits mettant au rancart les austères voitures traditionnelles. Il fallait plaire à une clientèle jeune et exigeante (en plus du marché américain), ce qui passait par un style plus audacieux. Ainsi, trois modèles lancés en 1962 (tous trois cabriolets, mais à des prix différents) allaient définitivement changer la personnalité de la « Voiture de Sport Anglaise » : la Triumph Spitfire, la MGB et la Lotus Elan.
Quel meilleur site pour les réunir que le circuit de Goodwood qui aurait pu être, il y a 60 ans, un but probable des utilisateurs de ces voitures ? Le moins fortuné des trois serait sans doute venu à bord de la Spitfire, avec un léger sentiment de supériorité à l’idée de rencontrer un groupe de plus modestes Austin-Healey Sprite. Car la Spitfire, malgré son prix abordable de 12 900 francs et son humble mécanique de Triumph Herald, était comme une porte ouverte sur la voiture de demain.
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