Abarth 2200

Une Abarth civilisée

© Classic & Sports Car / Luc Lacey

La 2200 Spider traduisait la volonté d’Abarth de s’infiltrer sur le marché des sportives italiennes haut de gamme. Mais elle est restée une rareté.

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Nous roulons à un rythme de sénateur et la paix qui règne ici incite à un tel calme. La région de la New Forest offre un décor changeant mais apaisant, dans lequel les chevaux en liberté évoluent à leur guise, sans se presser. C’est d’une beauté entêtante. L’hiver arrive à son terme et les lieux sont presque déserts, à l’exception des tranquilles herbivores. Nous sommes à bord d’une Abarth, avec tout ce que ce mot suppose. La fin de la journée devrait donc se terminer sur un large sourire et des réflexes affûtés. Ou au contraire sur une sortie de route. L’un des deux.

Eh bien non, car il ne s’agit pas d’une Abarth ordinaire, pour autant que cette expression ait un sens. Oubliez les bolides pétaradant et les Fiat sous testostérone affolant les soupapes : cette 2200 Spider est un peu plus… civilisée. Elle est très loin de l’image que l’on se fait généralement d’une Abarth, ne serait-ce que par la présence d’un 6-cylindres en ligne plutôt que d’un 4-cylindres agressif. De plus, il est à l’avant. Ce qui donne à cet élégant cabriolet un caractère énigmatique qui ne fait que renforcer son pouvoir d’attraction.

Les livres ne s’intéressent guère à cette sous-espèce d’Abarth, mais ils ont tort. La 2200 et ses sœurs correspondent à une époque où la marque au scorpion cherchait à se rapprocher de l’élite automobile. C’était un pas important, mais le fondateur de l’entreprise Carlo Abarth (né Karl) n’a jamais manqué d’ambition et, de plus, il était résolument autodidacte. Il avait déjà atteint le succès dans des spécialités très différentes, dans un laps de temps relativement court, si bien que produire des voitures plus haut de gamme aurait dû ne représenter qu’une étape supplémentaire dans sa carrière déjà bien remplie.

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