Mercedes 300 SL

La SL qui venait du froid

© Classic & Sports Car / Tony Baker

Considérée comme la seule 300 SL Papillon jamais exporté en Union Soviétique, cette Mercedes a mené une existence tout à fait extraordinaire.

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Il est rare de rencontrer une voiture dont l’histoire serait supposée avoir un lien avec le KGB, une partie de cartes audacieuse, une apparition au grand écran et même une relation ténue avec Vladimir Poutine. Pourtant cette Mercedes 300 SL a bien passé ses 30 premières années en Union Soviétique : une représentante de la technologie de l’Ouest arrivée derrière le Rideau de fer à une époque où Nikita Khrouchtchev prônait la victoire du communisme sur le capitalisme.

La seule présence de cette 300 SL là-bas en pleine Guerre Froide est une incroyable anomalie. Elle est plus tard revenue en Allemagne, a été superbement restaurée et fait maintenant partie de la collection d’Anatoly Evdokimov, un passionné russe de voitures classiques. Il s’est attelé avec enthousiasme à la tâche exigeante d’établir l’histoire de cette voiture en séparant la réalité de la fiction. Lui-même est une preuve vivante de la profonde évolution de la Russie depuis plusieurs années.

« Mon père aimait conduire, » indique-t-il. « Et il le faisait bien. Quand j’ai eu 6 ans, il m’a mis au volant d’une Lada. Non seulement cela m’a plu, mais en plus cela m’a appris à conduire, sans direction assistée ! C’est ainsi que les Russes deviennent des Russes. J’étais assis sur ses genoux, il passait les vitesses et je tournais le volant. Par la suite, nous avons effectué de nombreux voyages. J’étais envoûté par les automobiles.

J’ai passé mon permis à 18 ans, mais je n’appréciais pas les voitures de la même façon qu’aujourd’hui. Je ne comprenais pas l’importance de leur histoire. J’ai eu une Porsche 911 Turbo, dont j’avais rêvé dès l’âge de 13 ans. J’ai commencé à la préparer un peu, et quelqu’un m’a dit, « Tu devrais penser à acheter une voiture sérieuse, qui soit à la fois attrayante et qui constitue un bon investissement. » Je n’avais jamais pensé aux voitures de cette façon.

J’ai acheté une Porsche Carrera GT pour un prix insensé et elle m’a fasciné. C’est là que James [Cottingham] m’a appelé pour me dire : « Je sais que vous envisagez d’acquérir une 300 SL, mais vous devriez venir voir les papiers de celle-ci, c’est un peu spécial. » Quand il m’a confié le document russe de propriété, je n’en ai pas cru mes yeux… »

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