Bristol 450 Le Mans

La renaissance

© Classic & Sports Car / Patrick Lévêque

Il fallait probablement une dose d’inconscience mais surtout beaucoup de passion à Olivier Boré pour se lancer dans ce projet de reconstruction de la Bristol 450LM. Une voiture mythique, symbole de l’aérodynamisme d’après-guerre que nous avons pu faire rouler sur l’anneau de Montlhéry sur les traces des pilotes de l’époque.

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Mettre les mains sur cette voiture est une révélation ! Les photos d’époque donnent l’impression d’une machine imposante, maladroite, dont les dérives donnent à l’arrière un aspect massif. Mais la réalité balaye toutes les questions : la 450 LM est compacte, malgré son long capot, et si, de profil, le pavillon semble se prolonger inutilement, en réalité il se termine de façon effilée entre les dérives, fines comme celles d’un avion de chasse. La logique aérodynamique apparaît soudain de façon évidente et laisse admiratif devant l’audace des concepteurs. L’autre motif d’étonnement, c’est que la « re-création » de ce monument du sport automobile britannique a été réalisée à l’initiative d’un… Français ! C’est Olivier Boré, passionné d’art, d’automobiles anciennes et esthète, qui s’est lancé dans cette incroyable aventure, comme il nous l’a racontée. « Au départ, je cherchais une voiture aérodynamique. J’aime les choses dessinées, rares, et j’ai toujours été fasciné par ce genre de voiture profilée, comme la Bugatti Atlantique. Mais les voitures qui me séduisaient étaient soit introuvables, soit trop chères. »

À l’époque, Olivier Boré possède une Bristol 404, élégant coupé dont les ailes arrière comportent de petits ailerons, vestiges de ceux de la 450, et dont les publicités font allusion aux succès de Bristol aux 24 Heures du Mans. « En fouillant un peu dans l’histoire de Bristol, j’ai découvert la 450 Le Mans dont la forme extraordinaire m’a subjugué. Cette voiture existait-elle encore ?  » Il constate que les trois coupés de 1954 ont disparu, et l’idée d’en recréer un exemplaire germe lentement dans son esprit passionné… « Pour la 404, je me suis rendu un jour en Angleterre chez Andrew Mitchell, spécialiste Bristol réputé [Andrew a pris la suite de son père Peter et de son grand-père, dans cet atelier ouvert en 1962]. Nous avons discuté de la 450 Le Mans et je lui ai dit : « Et si nous refaisions la voiture ? » Comme l’originale avait disparu, la démarche se justifiait, ce n’était pas une réplique d’une voiture existante. Andrew a été immédiatement très enthousiaste et il s’est lancé à mes côtés dans ce projet fou. Sans lui, je n’y serais jamais parvenu avec une telle fidélité d’exécution ».

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