La dernière décennie d’enchères de voitures de collection a évidemment été marquée par la pandémie. Le fonctionnement des ventes a évolué, tout comme le profil des acheteurs et celui des véhicules recherchés. Retour sur les changements opérés au cours des dix dernières années.
« On vit avec notre temps, pourquoi ne pourrait-on pas acheter sa voiture de collection sur Internet ? », cette interrogation de Gautier Rossignol, le directeur du département automobile de la maison Aguttes, est plus que jamais d’actualité. Avec la pandémie, le commerce en ligne connaît un bond sans précédent. Selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD), on observe 34 % d’augmentation des ventes de produits sur Internet pendant l’année 2020, par rapport à l’année précédente. Les enchères de voitures de collection ne sont pas en reste.
Il semblerait que la crise n’a pas impacté ce marché, voire même qu’elle l’a fait de façon positive. Selon Dominique Pagneux, expert automobile pour Balsan Enchères, « les ventes ne se sont jamais aussi bien passées qu’aujourd’hui ». L’environnement actuel motiverait les acheteurs à se faire plaisir dans une période où les petites joies de la vie sont considérablement restreintes – vacances, loisirs etc. Pour un passionné, une automobile de collection est un objet rassurant, évoquant des souvenirs joyeux devenus aujourd’hui nécessaire. Cette tendance est cependant nuancée par Gautier Rossignol : « la COVID a peut-être accéléré ce phénomène mais ça reste anecdotique, cela n’a pas retourné le marché ». Autrement dit, cette volonté de se faire plaisir existait déjà auparavant.
Quoi qu’il en soit, le mode de fonctionnement des enchères a considérablement évolué. Impossible de réunir une centaine de personnes dans une salle fermée pour y taper du marteau. Tout au long de l’année passée, les ventes se sont déroulées en comité restreint – avec une participation sur Internet – et parfois même seulement en ligne. Cette évolution aurait pu nuire à l’effet entraînant des enchères, mais le distanciel a la capacité de rassurer certains acheteurs. « La vente en présentiel motive certains mais en effraie d’autres, certains sont galvanisés, d’autres sont terrorisés », résume le directeur automobile d’Aguttes. Le passage sur Internet permet de toucher un public plus jeune, mais également de gagner en visibilité. Cette dernière peut rapidement s’avérer utile, le nombre de participants étant illimité en ligne, au contraire des ventes uniquement en salle.
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