Jaguar XK8 – Jaguar XKR cabriolet – Jaguar XKR-R

Celles qui ont sauvé Jaguar

© Classic & Sports Car / Olgun Kordal

Vingt-cinq ans après son apparition, la Jaguar XK8 réalise enfin son potentiel de voiture classique. Nous avons réuni un des premiers coupés avec une XKR cabriolet et l’un des deux prototypes XKR-R.

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Il existe sans doute quelque part (peut-être dans un grenier du siège social de Jaguar, à Gaydon, ou dans le loft de Geoff Lawson, ancien directeur du design) un portrait de l’XK8 qui se détériore lentement, tel celui de Dorian Gray. C’est le seul moyen de comprendre comment cette Jaguar de Grand Tourisme reste depuis plus de 25 ans un tel objet de désir. Cette forme qui défie le temps, réalisée peu après l’extraordinaire XJ220 mais dont l’inspiration remonte 30 ans plus tôt, est d’autant plus remarquable qu’elle n’a pratiquement pas changé pendant les 10 ans où la voiture est restée au catalogue.

Ainsi la X100 (nom de code de la XK8) n’a pas pris une ride, mais qu’en est-il de ses qualités routières ? Pour fêter les 25 ans du modèle, nous avons organisé une réunion spéciale sur le circuit de Jaguar Classic à Fen End (site historique de mise au point des freins à disques et plus tard des Subaru Prodrive de rallye), avec trois invités : un coupé XK8 de la première année de production, un cabriolet XKR plus sportif et, le nec plus ultra, un prototype XKR-R du département Special Vehicle Operations : vision fascinante de ce qui aurait pu exister.

L’X100 fait partie chez Jaguar des modèle les plus attractifs des 30 dernières années, avec les meilleures qualités routières et les succès commerciaux les plus flatteurs. Pourtant, après sa privatisation en 1984, le constructeur connaissait une situation financière précaire. En écho aux années Leyland, les coûts étaient élevés, la productivité basse et la qualité de fabrication lamentable. Dévoilée en 1986, la XJ40, complexe et peu fiable, n’a pas arrangé les choses et n’a fait que souligner l’obsolescence de la technique et de l’outillage utilisés. Le précédent lancement important, celui de la XJ-S, remontait à 11 ans en arrière.

A la fin de 1991, les pertes de l’entreprise s’élevaient à 221 millions £, plus de trois fois les résultats de l’année précédente. Si Ford n’avait pas ajouté cette année-là Jaguar à son catalogue, le constructeur aurait probablement rejoint la longue liste des marques disparues.

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