DuPont Model G

De New York au Mans

© Classic & Sports Car / James Mann

Automobiles de grand luxe, les DuPont se sont aussi frottées à la course avec une participation aux 24 Heures du Mans. Ce Speedster témoigne du faste de leur fabrication.

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Avant l’arrivée des Corvette et Cobra, les sportives américaines étaient une espèce rare dont les exemples se comptaient sur les doigts d’une main. La plus célèbre est peut-être la Mercer Raceabout qui venait de la compétition mais, pendant des années 20, les gros et prestigieux torpédos étaient le lot des clients riches et célèbres. L’idée d’une sportive à deux places paraissait déplacé au pays des longues lignes droites.

Toutefois, après la guerre, Paul du Pont a souhaité assouvir son rêve de réaliser la plus rapide et la plus raffinée des voitures américaines. A Wilmington, sur les rives du fleuve Delaware, son usine est passée des fabrications marines à la production en petite série d’automobiles exclusives. Avec le soutien financier de membres de sa famille, il a constitué une équipe de talent incluant William Smith, ancien chef des ventes de Mercer et, comme ingénieur en chef, John A Pierson qui venait de la société aéronautique Wright-Martin. L’idée était d’identifier les meilleurs composants existant sur le marché et de les assembler pour en faire une machine exotique, puissante et luxueuse.

Dès le départ, ces voitures ont bénéficié de caractéristiques modernes, avec une boîte 4 rapports (ce qui était presque inconnu aux États-Unis) et une lubrification sous pression. Seul le premier modèle, le Model A, a reçu un moteur créé en interne, car Paul du Pont a rapidement compris qu’il était plus intéressant de se fournir à l’extérieur, d’abord avec un 6-cylindres Herschell-Spillman, puis un Wisconsin à soupapes en tête. Le constructeur s’est même essayé au compresseur sur le prototype du Model E avant de conclure que, pour accroître la puissance, il était plus simple et moins coûteux d’augmenter la cylindrée. C’est le Model G qui a vraiment fait connaître DuPont, avec son 8-cylindres Continental 5,3 litres. En combinant ce moteur avec des freins et amortisseurs hydrauliques et une boîte Warner 4 rapports, DuPont disposait d’un châssis qui était à la hauteur de la carrosserie dessinée par George Briggs Weaver, fraîchement recruté de la Rhode Island School of Design. Paul du Pont avait exprimé le désir d’un style spécifique dominé par une calandre haute et peinte. Il acceptait toutefois à contrecœur qu’elle soit chromée si un client en exprimait le souhait.

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