Lamborghini Miura P400 [280 km/h]

Cent ans de vitesse - Années 1960

© Classic & Sports Car / Olgun Kordal - Max Edleston
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De nos jours, nous usons et abusons du mot « supercar » parce qu’elles existent en abondance. Mais en 1966, la Lamborghini Miura P400 a peut-être été la première voiture à mériter ce nom. Avec une vitesse de pointe de 280 km/h, inimaginable à l’époque, vous pouvez comprendre pourquoi.

Le jeune constructeur automobile Lamborghini (distinct de la société de tracteurs du même nom) a rapidement fait parler de lui avec sa première voiture de série, la 350 GT. Ferruccio Lamborghini était attaché à l’idée de puissantes GT à moteur avant, comme son rival Enzo Ferrari, mais sa jeune équipe technique, sous la direction de Gian Paolo Dallara, pensait différemment.

Inspiré par le succès en compétition des Ford GT40 et Porsche 904, Lamborghini s’est laissé convaincre de voler la vedette à Ferrari avec une voiture de série à moteur central et, en 1965, le châssis roulant était dévoilé au Salon de Turin.

Lamborghini s’est éloigné des conventions avec la disposition transversale du V12 à 60° conçu par Giotto Bizzarrini, repris de la 400 GT. Ainsi, non seulement le poids du moteur était au plus près du centre de gravité pour favoriser une tenue de route équilibrée, mais de l’espace était libéré pour un petit coffre arrière.

Il ne restait plus qu’une carrosserie qui rende jaloux Enzo Ferrari, et le résultat a dépassé les espérances. Chargé d’habiller la structure soudée en acier, Bertone a confié cette mission à Marcello Gandini, styliste de 25 ans. Dire que le dessin final était radical est un euphémisme quand vous savez que, au milieu des années 60, les seules voitures donnant une telle impression de vitesse avaient les flancs couvert d’un numéro et tournaient sur les circuits. Avec une hauteur de 1 050 mm, tout dans la Miura tendait vers la capacité à fendre les airs plus vite que tout autre projectile routier. Depuis ses phares escamotables jusqu’aux lamelles de lunette arrière (qui dégageaient la vue tout en permettant l’aération du puissant V12), la Miura a dû donner l’impression d’une véritable extra-terrestre quand elle a été dévoilée au Salon de Genève de 1966.

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