Bugatti Veyron 16.4 [408 km/h]

Cent ans de vitesse - années 2000

© Classic & Sports Car / Olgun Kordal - Max Edleston
  • © Classic & Sports Car / Olgun Kordal - Max Edleston
Acheter ce numéro

Jamais une voiture de série n’a été conçue avec un cahier des charges aussi extravagant que celui de la Bugatti Veyron 16.4. Comme si Ferdinand Piëch, grand patron du groupe Volkswagen et initiateur de la relance de Bugatti en 1998, avait sorti les objectifs de son chapeau, à la façon d’un enfant à qui on aurait demandé d’imaginer une méga-voiture : 1 000 ch, une vitesse maxi de plus de 400 km/h et un prix de 1 million €. Et qu’elle soit belle, aussi.

Le plan a presque immédiatement déraillé. Après avoir dévoilé le concept car au Salon de Tokyo 1999 avec un nouveau moteur W18 qui ne sera jamais utilisé, l’équipe technique s’est heurtée à de profondes difficultés pour mettre au point les éléments-clé. En 2003 a été engagé un nouveau directeur technique, Wolfgang Schreiber, suivi d’un nouveau directeur, Thomas Bscher. Presque tous les aspects du projet ont été revus et, en 2005, après modifications de 95% des composants, la première Veyron est sortie de l’usine de Molsheim.

Même en considérant d’un œil sceptique le rachat par Volkswagen de la marque Bugatti, il faudrait beaucoup de cynisme pour ne pas reconnaître que la Veyron rendait justice à Ettore Bugatti et son fils Jean, créateurs de certaines des voitures les plus brillantes de leur époque. La Veyron était un vrai tour de force technique. Équipée d’un moteur W16, non seulement elle développait les 1 000 ch attendus, mais de plus elle atteignait 408 km/h en pointe.

La mise au point de la voiture a été laborieuse. Pas moins de 10 radiateurs étaient nécessaires pour refroidir le moteur de 8 litres, dépourvu de capot pour laisser s’échapper la chaleur. Pour transmettre cette incroyable puissance, une transmission intégrale a été mise au point avec un différentiel Haldex à l’avant et un pont autobloquant à l’arrière. Elle était reliée à une boîte séquentielle à double embrayage et sept rapports ne réclamant que 150 millisecondes pour passer de l’un à l’autre. Pour arrêter ses quelque deux tonnes, la Veyron était dotée d’énormes disques en carbone-céramique de 400 mm de diamètre.

[…]

Acheter ce numéro