Véritable merveille mécanique, l’Hispano-Suiza H6B mérite une place au panthéon des années 1920, devant les Rolls-Royce, Mercedes et Isotta-Fraschini.
Le ciel est bleu, la lumière surnaturelle, mais nous n’avons pas le loisir d’admirer le paysage. La route serpente dans la montagne et l’absence de parapet impose la prudence.
Nous sommes au volant d’une Hispano-Suiza H6B 1924, considérée à l’époque comme la meilleure voiture du monde, et le couple du moteur est tel qu’il permet de garder le rythme sans faiblir, propulsant la voiture avec un souffle qui semble inépuisable. L’imposante automobile ronronne avec bonheur, seuls vos avant-bras menaçant de flancher. Les muscles commencent en effet à ressentir les épingles à cheveux qui se succèdent mais, enfin, la route se fait moins sinueuse.
C’est là que vous appréciez l’incroyable souplesse du six-cylindres en ligne. Indépendamment de son architecture magnifique, il semble d’une endurance sans limite, sans jamais donner une impression de fatigue. Sur le troisième et dernier rapport, cette Hispano roule à 90-100 km/h sans difficulté. A cette allure, la lourdeur de la direction à vis se dissipe et la voiture, imperturbable, garde le cap que vous lui imposez. Selon les standards actuels, elle ne risque pas de menacer au démarrage une GTI bien menée, mais elle ne sera pas très loin derrière. L’on peine à croire que cette machine remarquable a vu le jour il y a presque un siècle car son caractère endurant, son raffinement et, plus étonnant encore, sa facilité d’utilisation vous frappent une fois vos hésitations initiales surmontées.
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