Lancia Aurelia B20 GT – Lancia Flaminia coupé

Succession difficile

© Classic & Sports Car / Olgun Kordal

Remplacer l’Aurelia était difficile, tant la barre était haute. Mais la Flaminia ne manque pas de qualités cachées, à (re)découvrir.

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Certaines voitures rencontrent un tel succès qu’elles condamnent leur remplaçante à un échec presque assuré, au moins aux yeux des passionnés (qu’il ne faut pas confondre avec ceux qui achètent les voitures).

C’est le cas de la Lancia Aurelia B20 GT et de celle qui lui a succédé en 1958, la Flaminia coupé Pinin Farina. Même si c’était une meilleure voiture à presque tous points de vue, elle n’a jamais atteint le même niveau de célébrité et d’adoration, sans parler du prix étonnant que se négocie aujourd’hui la B20. J’aime et j’ai défendu les Flaminia pendant des années (et j’en ai possédé quelques-unes), mais je ne me fais pas d’illusions sur les raisons qui mènent le monde des collectionneurs à préférer la version plus ancienne, et à être prêt à l’acheter beaucoup plus cher.

Au-delà des similitudes techniques évidentes, il existe une forte analogie entre les deux modèles. L’Aurelia et la Flaminia occupent un curieux terrain intermédiaire, entre les puissants coupés exotiques Ferrari/Maserati/Aston, et le monde de voitures plus « ordinaires » mais encore prestigieuses comme les Mercedes et les Rover, combinant la magie des premières et la facilité d’utilisation des secondes. Cela dit, une Bristol 6-cylindres se rapproche beaucoup des Lancia V6.

Comme les Bristol, ce sont des voitures de « connaisseur » ; un mot qui évoque un individu en veste en velours admirant son automobile comme une œuvre d’art dans un garage éclairé par des chandeliers. Qui sait, c’est peut-être ce que font certains collectionneurs mais pour moi, cela signifie des voitures dont l’attrait réside non pas dans une excitation tape-à-l’œil, mais dans le plaisir de conduite, le raffinement technique, la beauté esthétique et l’excellence fonctionnelle.

Si ces deux Lancia partagent ces vertus classiques, notre perception des deux voitures reste très différente. L’histoire de l’Aurelia B20 GT est baignée de récits d’innovation et de sport automobile. Elle affiche aussi une galerie de brillants pilotes privés qui ont acheté de leurs propres deniers ce qui était largement considéré dans les années 50 comme la machine de Grand Tourisme la plus accomplie.

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