Citroën GT19 Bossaert-Frua

La plus élégante des DS raccourcies

© Classic & Sports Car / Serge Cordey

Vous connaissez les DS transformées par Chapron, mais ce coupé raccourci a été dessiné par Frua, ce qui lui procure une élégance tout à fait particulière. L’assemblage et la préparation moteur étaient assurés par Hector Bossaert, dans le nord de la France.

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Si vous la contemplez de face, c’est une DS parfaitement normale, version « deuxième avant » avec carénage inférieur lisse et butoirs en caoutchouc. Et des phares longue-portée Cibié, accessoires d’époque. Mais si vous vous décalez pour observer le profil, alors la voiture se transforme en un coupé plus court et ramassé que la berline de série. Le pavillon s’abaisse vers une lunette arrière effilée, en plexiglas, dont la ligne se prolonge presque sans interruption sur le coffre. Un des changements les plus marqués provient des ailes arrière, qui présentent un décrochement et viennent mourir sur une petite pointe de style très italien, rappelant les cabriolets 404 ou Fiat des années 60 et portant les feux. « Ce sont des Carello, » précise Christophe Pund, à qui cette voiture appartient aujourd’hui. Les mêmes que ceux qui équipaient les Fiat 1500 spider de cette époque.

Le discret coup de génie, ce sont les chevrons qui ne sont plus verticaux mais horizontaux et figurent une double flèche sur le montant arrière. Ils sont déjà présents sur le dessin de Frua et constituent la seule forme d’identification de la voiture, en plus de l’inscription « GT 19 Bossaert » sur le couvercle de coffre.

Bien qu’un peu déroutant au début, c’est un ensemble élégant et beaucoup plus abouti que les DS raccourcies sans ménagement, et même que les coupés Chapron dont l’empattement reste celui de la berline, ce qui leur donne l’impression d’être étirés comme de la guimauve. Ici, l’empattement se limite à 2,65 m, soit 47 cm de moins que la version de série, et la voiture est plus basse de 7 cm par rapport à la berline. Pourtant, il fallait du culot et du talent pour s’attaquer au chef-d’œuvre de Flaminio Bertoni sans le dénaturer. C’est un autre Italien qui s’en est chargé, Pietro Frua, ce qui explique sans doute cette indéniable réussite.

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